Des marches écoutantes multiples


Marches sonores, écoutantes, auriculaires
Marches sensibles, perceptives, sensorielles
Marches performatives, artistiques, esthétiques
Marches festives, commémoratives, rituels
Marches pragmatiques, expérientielles
Marches et postures physiques, mentales, corps écoutant
Marches en silence, en lenteur, geste minimal, ralentissement
Marches installations d’écoutes, mises en situation acoustique
Marches et longue-ouïes, bricophonie écoutante
Marches lectures/écritures, compositions de paysages
Marches et micros installations sonores, furtives, autonomes, éphémères
Marches Conf’errance, interventions audio déambulantes
Marches croisements Art/science , Recherche action, Recherche création, Recherche territoire…
Marches immersives, contemplatives, méditatives
Marche inaugurations, événements, points d’ouïe révélés
Marches à oreilles nues, sobriété, soutenabilité
Marches philosophiques, audio-sociétales, penser par l’oreille et les PAS*
Marches urbaines, périurbaines, rurales, ailleurs, nomades…
Marches thématiques, au fil de l’onde, en forêt, nocturnes
Marches écologiques/écosophiques, éthiques…
Marche hybrides, transdisciplinaires, indisciplinaires, métissées…

*@Parcours Audio Sensible Desartsonnants

PAS – Parcours Audio Sensibles, quelques  approches en chantier, au fil du temps 

Croquis du dessinateur voyageur Troubs, lors d’un PAS – Parcours audio sensible à Libourne, invité par le festival « Littérature en jardins« 

A chaque PAS, j’essaie de garder un fil rouge, des postures reliantes comme processus fédérateur, processus qui s’est révélé jusqu’à présent assez efficace.

Un geste en mouvement, en déambulation.

L’oreille aux aguets.

La lenteur immersive.

Le silence partagé comme un invitation collective aux sons et à l’écoute.

Des échanges et partages de ressentis, le geste de rompre le silence  post PAS…

Néanmoins, le fait de trouver à chaque PAS une spécificité, une approche contextuelle, située, qui passe par le choix du parcours, de ses mises en condition et en écoute, en fonction des spécificités locales et des événements émergents, de certains axes déployés ( infra-ordinaire, complexité, affects, territoire, écosophie…) renouvelle sans cesse et singularise le geste d’écoute.

Ainsi, nous construisons progressivement une collection de PAS qui relie des territoires géographiques parfois fort différents, fort éloignés, mais au final maillés par une géographie écoutante quasi universelle.

D’autre part, en poursuivant sur les gestes d’écoutes actives, via les fameux PAS,  j’ai dégagé quelques pistes qui tentent, à défaut de les définir de façon trop circonscrite, de les qualifier, dans une approche pouvant mixer différentes mises en situation auriculaire.

Ainsi je pointerai, de façon non exhaustive et non hiérarchisée, susceptible de créer des approches croisées :

L’écoute noctambule

L’écoute festive

l’écoute paysagère

l’écoute « racontante », récitante

l’écoute sociale, ou sociétale, voire politique

l’écoute contextualisée, forestière, urbaine, aquatique, architecturale…

L’écoute écosophique, éthique…

Et tant d’autres, pouvant naître parfois au moment du repérage et des rencontres préalables, comme de tous les aléas susceptibles d’engendrer des zones d’improvisations fécondes, d’incertitudes assumées.

Territoire sonore au goutte à goutte

Desartsonnants décline, de variations en variations, ses écoutes et écritures de territoires liquides.

Goutte à goutte

Espaces eau-dit-eau

Dessus – dessous hydrophoniques

Émergence – immersion – résurgence

Mots et sons humides

Tensions-détentes, aller-retours marées

Flux et scansions, fonds et émergences

Paysages ondoyants

Fragilités aquatiques

matière aqua-sonifère

Care sous perfusion

Égouttements auriculaires

Écoute à gouttes

A écouter de préférence au casque ou avec de bonnes enceintes

Avec l’aimable participation des eaux de port en pluies de Cagliari, Sardaigne – Projet Erasmus « Le paysage sonore dans lequel nous vivons »

Dans le cadre du chantier d’écoute et d’écriture des territoires liquides

« Bassins Versants, l’oreille fluante« 

L’oreille en marche et la marche écoutante

Pour moi, marcher, c’est un peu comme écouter.
Et inversement, écouter, c’est un peu comme marcher.
Mettre les oreilles et les pieds en branle, en phase, chacun et chacune reliés, de haut en bas, de bas en haut.
Connectés par des gestes concomitants autant que résonants.
Là où l’oreille se tend, se dirigent les pas.
Là où les pas s’aventurent, se tendent les oreilles.
Parfois, la marche devançant l’écoute, parfois l’écoute guidant la déambulation.
Deux complices qui, sans forcément se concerter, mais néanmoins de concert, vont explorer les reliefs des sols bien tangibles, et ceux du monde sonore éthéré.
Lesquels des pieds et des oreilles prendront l’initiative ?
Sans doute les deux, parfois en alternance, parfois copains copines, parfois en discordance.
Les trames sonores se suivent, au pas à pas, comme des coulées attirant nos écoutilles toutes ouïe.
L’oreille en colimaçon, comme des chemins de ronde spiralés, s’enroulant et se déroulant.
Ces gestes et postures, à l’affut de sensations à fleur de pieds et de tympans, sont garant d’explorations toniques et multiples.
On cherche la surprise au détour du chemin bruissonnant, ou du belvédère surplombant en point d’ouïe, la ville basse.
On ose se perdre, autant par les foulées vagabondes, que par les oreilles libertaires.
On s’indiscipline au gré des marches écoutantes, comme via des écoutes déambulantes.
De la plante du pied foulant le gravier crissant, à la membrane vibrante du tympan, qui réceptionne mille infos auriculo-sensorielles, se jouent des immersions ludiques.
Le corps vertical, d’oreille en pied, nous fait ouïr curieusement le monde.
L’écoute marchée embrasse large, en vastes panoramas acoustiques, ou en focales micro-soniques, du bruissement d’une brindille à la tourmente orageuse.
La marche écoutante est un terrain de jeu aussi physique que sensoriel, à corps ouvert, vers tous les sons ambiants.
Et le plaisir de « marchécouter » s’affirme au fil des chantiers et expériences auriculaires.
Entendre, c’est un peu mieux comprendre, et ce chemin faisant, au gré des signaux sonores nous racontant des histoires au creux de l’oreille.
L’interaction de pied en cap nous ouvre des horizons où les récits seront tissées de sons.
Le monde à portée d’oreille, arpenté sans relâche, écouté tout autant, donne du sens à la vie.
Ou peut-être, plus modestement, la rend un peu plus désirable, plus écoutable.
Le bon entendement nous relie à la complexité du monde.

Réflexion autour d’un PAS – Parcours audio sensible Desartsonnants

Ruissellements ondoyants

Création sonore à partir de prises de sons aquatiques in situ

Eaux dessus-dessous,

Flux ruissellants,

Goutte à goutte murmurant

Gardons-les en écoute et veillons sur e(a)ux


Avec la participation des eaux de Sardaigne (Cagliari, Réserve Naturelle di Monte Arcosu), France (Rançonnais, Loire, Saône), Portugal (Sabugueiro), Russie (Kronstadt)…

A écouter de préférence au casque ou sur des enceintes de bonne qualité

Dans le cadre du chantier en cours (d’eau) « Bassins versants, l’oreille fluante« 

Si l’oreille vous en dit !

Pour celles et ceux à qui les oreilles démangent, saison 2023/2024

– L’oreille fluante

– Soundwalk, promenade écoutante (eng)

– EPI – Écoutoir Potentiel Imaginaire

– Installer le silence

– Points d’ouïe

– Inaugurez votre point d’ouïe

– Calligraphies auriculaires

– Formations/Conférences

Bassins versants, l’oreille fluante

Partons de la source
Ou bien à contre-courant.
Sources résurgente
Source cascadante
Source glougloutante
Majestueuse ou imperceptible…
Comme le serait la source sonore
Source murmurante
Source bruissante
Source tonitruante
On part de là, de la source-même, pour en suivre le cours
Un flux guide conducteur
Un fil bleu de flots nourriciers
Qui coule de source, et parfois non.

Suivre le courant.
Ou bien le remonter
Courant fort tempétueux
Eaux presque dormantes
Un sens donné, d’amont en aval.
Un axe, une direction
Direction tortueuse
Direction méandreuse
Ramifications hésitantes.
Un chemin d’écoute au goutte à goutte,
Éclaboussements en murmures paysagers
Rosée au petit matin
Débords sur le chemin flaqué
De bras en bras, hydrodynamiques acoustiques.

Des confluences
Des carrefours
Croisements hybridant les eaux
Tout comme les sons sources.
Des flux liquides qui disparaissent englobées
Des flux liquides qui se perdent noyées.
Des flux liquides qui grossissent au fil d’apports aqueux.
Une rumeur confluente qui se joint à une autre,
A une autre plus forte
A une autre accueillante
A une autre étouffante
Un point de conjonction amalgamant vaille que vaille
Baille que baille
Une rencontre où se brassent des chemins d’eau
Des chemins d’écoute aussi.

Des lignes de partage.
Les flux basculent à l’est,
Basculent à l’ouest
Basculent au nord
Basculent au Sud
Hésitent à choisir le versant
coulent sur le fil ténu
Se font polyphonies hydrophoniques
En chargeant les récits au fil de l’onde
En tissant les histoires sur les frontières aqueuses.

On suit là les chemins ruisselants
On dévale les cours rapides
On longe les rivages sinueux
On flotte sur les nappes étendues
On trace un veinage aqua-sanguin
On dessine des cartes en rhizomes imbibés de bleus
On fait territoire auriculaire de folles ondes.

Estuaires et embouchures.
Un final possible
Un final élargi
Un point d’orgue débordant
Un effacement
Une disparition
Une noyade dans l’immensité
Des voix fondues vers l’unisson immense
La fin d’un grand chemin coulant
D’une symphonie déversante
Comme une Moldau au point d’orgue
Enflant dans l’embouchure finale
Mode delta ou estuaire
Fin d’une grande fugue liquidée.

Tout coule à flux contre-flux
Courants contre-courants
Des histoires de territoires irrigués
Qui naissent à chaque ru
Qui se déploient à chaque rivière
Qui s’élargissent à chaque fleuve
Qui s’engloutissent à chaque estuaire
Qui n’en finissent pas de conter
Des territoires noyés ou desséchés,
Des fragiles mémoires humides
Des avenirs assombris de pénuries
Des bassins versants à l’oreille fluante.

Texte des Cycles de l’Eauriculaire – 12 juillet 2023 – Amplepuis, tout près du ruisseau Le Rançonnet

Bassins Versants, l’oreille fluante

Écritures en territoires aquasoniques

Une intention/attention au fil de l’onde

Un projet de territoires irrigués.

Partir de la source, ou non,.

Suivre les rivages, berges, méandres…

Descendre le courant, ou le remonter, à rebrousse-poil.

Capter la mémoire et les traces aquatiques, hydrauliques, hydrodynamiques…

Des saisons, des jours, des nuits…

Des urbanités, des ruralités, des espaces « sauvages »…

Recueillir les récits, en faire naitre de nouveaux, ancrages locaux et irrigations imaginaires.

Tisser des sons, des ambiances, des voix, des cartographies humides ou asséchées.

Suivre les lignes de partage, confluer, buter vers le delta, l’estuaire, l’embouchure.

Ou bien n’ausculter qu’un tronçon de fil bleu, une coulure locale

Penser des musiques et fictions eaudiosoniques, de torrents en rus, de gouttelettes en déluges.

Faire entendre la fragilité, prôner et défendre une Éc(h)Eau-écoute au fil des ondes.

Installer des écoutes, des Points d’ouïe, au gré d’Écoutoirs Potentiels Imaginaires.

Arpenter de concert, le PAS – Parcours Audio Sensible collectif, comme une écriture kinesthésique, haptique, partagée.

Faire entendre des traces, mémoires et récits fictionnels

Les territoires Eau’sculptés, avec leur géomorphologie, topographie, toponymie, leur vie hydrologique, et toutes les ambiances intrinsèques qui les tissent, font que chaque Bassin Versant est singulier, unique, dans son écriture comme dans ses histoires, irrigué au fil des ondes et des rencontres.

@Photo – Bernard François – CRANE Lab – Semur en Auxois juillet 2023 – PAS – Parcours audio Sensible

Bassins Versants, l’oreille fluante

Projets de territoires en pratique(s)

Modes d’interventions

Résidences artistiques de création-écriture in situ

Ateliers participatifs tout public

Médiation (rencontres, conférences, ateliers…)

Interventions pédagogiques (écoles, lycées, universités, tout public)

Partenariat avec le réseau culturel, socio-culturel, éducatif, associatif…

Actions de terrain

Parcours et installations d’écoute, pérennes ou temporaires

Création sonore (installation, création radiophonique en partenariat avec les média locaux…)

Publication, carnet de résidence, carnets de notes…

Exposition à partir de collectages audio-visuel (Sons, textes, images…)

Co-écriture(s) avec des artistes locaux (poésie, théâtre, danse, vidéo…)

Inscription dans une programmation locale (festival, rencontres…)

Temporalités

Résidences de 2 à 3 semaines ou plus, En continu ou fractionnées

Partenariats

Projets de territoire pouvant s’inscrire dans des dispositifs types EAC, CLEA, PREAC, Culture Santé, Culture Justice… être menés en partenariats avec des structures culturelles et socio-culturelles locales

Spécificités

Chaque projet est pensé, écrit et réalisé en s’appuyant sur le terreau local, ses paysages, ressources, structures, projets engagés ou à venir…

Eaux nourricières

« L’eau ruissèle, de partout, finement, c’est une véritable féérie sonore. En bonne chasseuse de son, je me suis arrêtée et j’ai enregistré, à en perdre la notion du temps »

Caroline Boé « Du désir d’écouter l’eau »

Gilles Malatray – Desartsonnants

Points d’ouïe et paysages sonores partagés
8, place de l’Industrie

69550 Amplepuis


Téléphone : +00 33 (0)7 80 06 14 65
Courriel : desartsonnants@gmail.com

Skype : Gilles Malatray

Site internet :https://desartsonnantsbis.com/


Pour en savoir plus

Écoute

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Vidéos

Textes

Écouter la Drôme – PAS Parcours Audio Sensible – desartsonnants

Oh nuit !

La nuit porte conseil.
Alors écoutons-la !
Le marcheur y cale son rythme, en résonance à ceux de l’obscurité naissante.
Allure généralement apaisée.
Les couches sonores s’espacent, se font moins denses, s’aèrent, laissant de l’air libre entres les sonorités moins saturées, ou saturantes, moins amalgamées.
L’oreille respire un peu plus, au fil des heures avancées.
Les sons gagnent en lisibilité. On en identifie d’autant mieux les sources, les espaces où elles s’ébrouent, les mouvements, les timbres et couleurs…
La nuit, tous les sons ne sont pas gris, bien au contraire. Ils gagnent en contraste, en netteté, ils s’affirment comme des particules bruissantes et singulières.
De même les couleurs.
Moins étales.
Plus en ambiances ponctuées, contrastées.
Parfois trop présentes en luminosité, qui viennent aplatir les contrastes et finesses noctambules.
Comme pour les sons, il nous faut souvent choisir les chemins écartés des grandes flaques lumineuses, des grandes nappes sonores. Et lutter sans cesse contre leurs envahissements. Éteindre, assourdir, regagner des espaces non saturés.
Aller vers l’intime, sortir des grands axes, des chemins rebattus, oser le trivial excentré, les lieux qu’ignore le troupeau de touristes programmés.
La nuit est un terrain d’aventure sensorielle, parfois exacerbée, une zone d’écoute et de regard privilégiée, un espace immersif renforcé, pour qui sait en traverser les plages encore à demi sauvages.
J’aime à profiter des ténèbres naissantes, des ombres portées, des chuchotements dans les parcs publics, des voitures endormies, ou se faisant rares, du ronronnement de la cité, avec ses émergences d’autant plus marquées de stridences fracturantes.
Il nous faut parfois apprivoiser la nuit, ou plutôt passer outre nos craintes nocturnes et autres peurs du noir, pour en faire notre amie, notre confidente, notre terrain de jeu.
Elle nous le rend bien, au cœur de la cité, comme de la forêt profonde.
Marcher et écouter la nuit demande de la retenue, un respect des espaces traversés, une posture furtive, un corps qui se glisse dans les lieux surprenants, nappés d’ombres et de sonorités diffuses.
J’ai souvent éclaboussé la nuit de cris et de rires, de fanfares cuivrées… Car elle est aussi une invitation à la fête, aux résurgences dionysiaques, étudiantesques…
Aujourd’hui j’ai plus envie de lui fredonner de douces mélodies, à bouche fermée, de lui susurrer des secrets intimes, de me fondre dans son cocon ouaté.
Même si je pends plaisir à croiser, à l’improviste, un groupe festif, enjoué, dans une explosion jubilatoire et quelque part joliment perturbatrice, jusqu’au calme retrouvé.
La nuit est terre de contraste.
Je la marche en tant que tel.
Et j’invite à partager ces moments où sons, ombres et lumières, se jouent de nos sens titillées, comme nous jouons des dépaysements noctambules.

Photos d’une exploration nocturne lyonnaise des quais du Rhône

Écoutes dedans/dehors et vice versa

Laisser l’oreille gambader ci et là, urbaine ou buissonnière
Explorer l’indoor et l’outdoor du sonore fugitif
Cueillir et accueillir les sons hors-les murs
Les jouer en forêt, au fil d’une rivière, au cœur de la ville
Les faire sonner en modes doux, tout juste un discret contrepoint non intrusif
Ouvrir des brèches dans les murailles
Chanter l’oreille décloisonnée
Laisser les sons venir dans les murs, même les plus enfermants, comme des respirations
Installer l’écoute au ras du sol nourricier, de l’herbe renaissante, de la sève montante, de l’eau tourbillonnante
Prendre le temps d’ouïr, d’être en écoute, d’être écouté
Marcher en fabriquant des paysages à portée d’oreilles
Partager les moindres bruissements, more deep listening again
Jouer des interstices, aux frontières de la ville, du jour déclinant, de l’orée forestière
Partager des paroles sans entraves, dans la mesure du possible
Faire voyager les sons, hors frontières, sans frontières,
Cultiver l’entendre à caractère universel
Faire du monde un Écoutoir Potentiel Imaginaire
Le peupler de Points d’ouïe nomades et indisciplinées
Laisser du jeu dans l’écoute
Mettre l’écoute en jeu, plus qu’en je
Faire des fêtes où les sons réconfortent, électrisent, protestent, résistent, ouvrent des brèches
Penser le paysage sonore dans son immense diversité et complexité, tout simplement
Écrire des scènes sonores comme des communs habitables et partageables
Ne pas craindre l’utopie, dans le cas où il en subsisterait des bribes d’aménités sonores
Ne pas être une éponge écoutante, apprendre à trier et à combattre la parole mensongère
Infuser l’écoute active comme une vraie politique humaniste, non partisane
Persister à croire que tout ce qui est écrit et dit ci-avant est, au moins en partie, réalisable.

POINT D’OUÏE GARES TRACES

TRACES Z’AUDIBLES

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Assis, chaise urbaine ou
une gare
un banc
ou marchant
selon
la ville gare trace l’oreille
comme
l’oreille trace la ville gare
bips
bips
bips signe
pas
voix
trains
encore voix
encore train
train train
et pourtant non
question d’apaisement bruyant
et d’absence de silence
sonic Station list
la rumeur
diffuse
alentours
ou
le détail
juste à côté
juste devant juste derrière juste présent
souffles
des souffles
ses souffles
à quasi perte d’entendement
ventilation anthropomorphique comme in/expirante
gare toujours encore peut-être sûrement passages
hybridation de mon ici et de mes ailleurs
on ne sait où d’ailleurs
voix et autres voies
chants – gutturalités – tonalités
crissements à même les dalles
et autres contaminations et autres…
traces et fondus de métal sifflant
des collections ambiantementales
éclaboussées parmi d’autres
postures immobiles
propices à
ou
remises en marche
tout aussi propices à
halte stop pause arrêt sur dans pour
un cri des cris j’ai cris
…………………..
observatoire noyé
discret comme présent
assis dans les flux-mêmes
je suis-je siège écoutant
j’ai ouï je vois, cadrages enfilade de couloirs en perspectives
Je sens pressens ressens
espace gare à nous à vous à eux
terrain dit sonnant
je dis-je ludique
en écoute postée
je mes gares m’entendez-vous ?

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Et les sons

 

Points d’ouïe nocturnes

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La nuit
tous les sons ne sont pas gris
tant s’en faut !

La nuit
D’autres couleurs,
des ambiances
des amplifications
des amenuisements en fondus.

L’obscurité urbaine tissée de lumières
points diffus
halos laiteux
raies lignes trainées
évanescentes colorées…

Les sons ne s’en sortent pas pour autant indemnes.

Ils fricotent canailles
enserrés noctambules
des lumières ambiantes
couleurs sonores
lumières bruissantes
pas tout à fait la vie commune.

Écoute de l’incertitude
entre chiens et loups
Glissement vers l’obscur
vers la nuit affirmée
amoindrie d’urbanité
contrariée de lumières
sécuritaire oblige

Écoute allant decrescendo

Des spots frissonnants
souffleries ronronnantes
cliquetis hyper-basses
concert d’air brassé
ville respire expire
bouches grillagées de métal
crachant à même les trottoirs
gémissements organiques ventilés.

Des présences s’affirment
presque fantomatiques
voix rires traces habitées
clic-clac pressés de pas
inquiets du macadam
détails auparavant noyés
exacerbés dès lors
de noctambulisme bienveillant.

Une déclinaison parfois apaisante
décroissante en pente de clair-obscur.

La rumeur souvent résiste et signe.

Nuit de l’écoutant posé
hardi jusqu’au oreilles
de rêves et inquiétudes.

Des ilots blocs bétonnés
cousant des cités sirènes
attirantes comme des phares de silence
du moins croit-on.

Expériences de sombres marcheurs
traque d’obscurs passages
abrités des trop plein de lumière.

Nuitées en refuges demi-teintes
chuchotements lunaires
confidences d’étoiles cachées
tout ce que jour délaisse
qui sourd en nuit sens.

Une chaleur amène
emmagasinée d’estivale
au cœur de la pierre
de réfractaires cloisons
des effluves torrides
libérés en vagues nocturnes.

Les sons résistent
presque apaisés
presque silence doucereux
havre de tympans épuisés
que la nuit réconforte.

Règne de l’imprécision emprunte de pénombre
gardons les incertitudes à mi-voix
que fertilisent la nuit tombée.

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Des marches …

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PAS forcément savoir…
Si l’expérience au long cours consolide des savoirs, des acquis, elle remet aussi régulièrement en question, et ébranle fort heureusement nos sclérosantes et mortifères certitudes.

D’ailleurs, parfois, je ne sais plus vraiment où je mets les pieds…
Serait-ce dans
une marche
balade
déambulation
parcours
errance
randonnée
dérive
promenade
flânerie
procession
treck
Soundwalk
ambulation
trajet
performance
cortège
fuite
itinéraire
pas
cheminement
exploration…

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PAS plus que je ne sais toujours bien si cette marche/mouvement est
sensible
artistique
écologique
psychogéographique
revendicative
militante
sociale
relationnelle
conceptuelle
contextuelle
performative
méditative
éducative
métaphysique
environnementale
esthétique
militante
informative
festive
patrimoniale
culturelle
politique
spirituelle
rituelle
décroissante
pédagogique
analytique
hybride…

C’est sans doute le risque de paupérisation lié à une classification, à un répertoriage trop enfermants, qui questionne le sens de la marche, en tous cas telle que je l’entends aujourd’hui.
Des terrains, des moments, des humains, des oreilles, des contaminations, des hybridations, des marches…

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Projets de ville en écoute

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Pluie amplifiée sur toboggan acoustique – PAS – Parcours Audio Sensible avec l’Open Lab de Bron/Mermoz à Lyon (2015)

Ce que je fais, et continuerai avec vous, en 2017

J’emmène des gens marcher, pour visiter leur ville, ou d’autres espaces, par le petit bout de l’oreillette, ou le grand. Je leurs demande souvent « Et avec votre ville, comment vous entendez-vous? »

Nous expérimentons de concert des postures d’écoute et des lieux un brin et décalés, des micros installations sonores en marche. Nous privilégions le contextuel, quitte à être un brin déstabilisés, le relationnel, car ça fait du bien par les temps qui courent (trop vite !).

Nous inaugurons, très officiellement et cérémonieusement, des Points d’ouïe. Mais oui, c’est très très sérieux !

Nous testons différents modes de lectures/écritures sonores, graphiques, visuelles, corporelles, transmédiales…

Nous naviguons gaiment entre esthétique – musiques des lieux comme une gigantesque installation sonore à ciel ouvert, à à 360° – et écologie – aménités et fragilités de ces mêmes lieux.

Nous en discutons, ici et là, ou bien ailleurs.

Alors, si l’oreille vous démange, je me tiens à votre écoute pour en discuter in auditu, voire in situ !

Avec mes meilleurs vœux pour une année 2017 joliment bruissonnante.

Gilles Malatray

Promeneur écoutant et paysagiste sonore

 

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PAS – Parcours Audio Sensibles à Besançon

La ville lyre , une musique des lieux

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Nous sommes accueillis, avec Isabelle Clermont, dans le cadre du festival « Hors les murs » organisé par Radio Campus Besançon et  le FRAC Franche Comté.
Le chœur de la vielle  cité bisontine est un superbe site enchâssé dans les méandres du Doubs, qui dessinent une lyre autour de cette ville musique.
Besançon se prête à l’écoute.
Se donne à entendre.
Invite à prêter l’oreille.
Se fait belle toute en sons.
Superpose généreusement points de vue et points d’ouïe.
Ses rues resserrée, ses falaises alentours, les miroirs d’eau bordés de vertes promenades, sont autant de micro dépaysements, comme une invitation au PAS.
Départ du FRAC, pour un enfoncement progressif dans une ruelle ne cessant de se rétrécir, jusqu’à ne laisser passer que deux personnes de front.     Une belle intimité qui laisse percevoir un débouché, une échappée en perspective fuyante, fenêtre cadrée sur une rue perpendiculaire. Le calme s’installe rapidement après la déferlante des quais.
Un square  gallo-romain, oasis de verdure ornée d’antiques fontaines, murs, porches  en ruines majestueuses mais sans trop, petit musée à ciel ouvert où notre oreille joue à se faufiler contre des pierres chargées d’histoire. Des auscultations, des micro installations, un groupe d’écoutants joueurs, une écriture collective mi-proposée, mi-improvisée, un micro théâtre auriculaire des plus agréable.
Plus haut, la cathédrale, perchée, regardant, et peut-être protégeant la ville en contrebas, avec ses cloches qui arrosent d’un heaume protecteur la cité séculaire.
A l’intérieur, l’apaisement d’un repli empli de quiétude, d’une spiritualité tangible, de rituels imprégnants, qui semblent baigner chaque recoin. Les sons furtifs ricochent de travées en travées, s’adjoignant au passage une vie prolongée de mille échos additionnés. La déambulation s’attarde naturellement dans ce havre acoustique, occasion de discrètes explorations, pour ne pas troubler le lieu,  d’immersions en aveugle.
Un sas suffit à nous réouvrir sur la ville, l’espace acoustique se trouvant subitement élargi, les plans s’étageant de nouveau en strates donnant de plus vastes échelles des profondeurs urbaines.
Quelques pas pour franchir un escalier en arrière de la cathédrale,suffisent pour que tout change , subrepticement, quasi subitement. Une nouvelle ambiance s’installe, un instant superposée à l’ancienne, comme un jeu de calques marquant les stratifications auditives du quartier.
Un carrefour où des voitures et des piétons cohabitent, au pied de la citadelle dominant Besançon,  alternance de séquences qui dessinent des mouvements sonores devant, derrière, dessus, dessous, à droite, à gauche. Sans compter les mouvements incessants. Beaucoup de situations acousmatiques où l source sonore est d’emblée cachée par les murs ambiants, avant que de s’offrir de visu, au détour d’un virage, et au débotté.
Une enfilade de rues étroites, à flanc de colline, presque silencieuses, néanmoins scandées de voix ou de moteurs, tout cela restant baigné d’un doux équilibre.
Redescende, progressive, vers le centre ville, direction vers la place Gravelle, épicentre de la ville.
Les sons bien évidemment de re-densifient, crescendo vers une nouvelle ambiance qui reste néanmoins très écoutable.
Un mixte très intéressant, nous traversons la place centrale (Granvelle)  habitée ce jour d’un marché européen, et d’une fête foraine. Et là, un mixage s’opère, ou plutôt est opéré, en marchant,  entre voix, musiques des manèges forains, accidents et autres imprévus audibles; un kiosque à musique nous permet de nous poser dans une sorte de système inversé : nous sommes des écoutants dans un lieu qui est initialement prévu pour jouer une musique. Ce qui veut dire que l’’oreille peut aussi s’adapter à, participe bien sûr, en actrice principale, à des formes d’écriture in situ, en marche.
Puis encore des choses à venir, des postures à tester, des rencontres privilégier, des suites à donner… A suivre !

PAS – Parcours Audio Sensible à Belleville (Paris)

Belleville, un quartier de Paris à l’oreille

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C’est un PAS un peu spécifique que celui-là,puisqu’il s’agit d’enregistrer une émission radiophonique autour des PAS Desartsonnants, justement ! Ce PAS répond donc à l’invitation de Clément Lebrun, dans le cade de l’émission « Le cri du Patchwork », sur les ondes de France-Musique.
A départ, choix on ne peu plus délicat, il m’a fallu choisir un lieu, un quartier parisien, pour effectuer un parcours d’écoute, et Dieu sait si la capitale regorge de ressources auriculaires, d’espaces intéressants acoustiquement pour y balader oreilles et micros, tout en expliquant la démarche, le pourquoi du comment, les manières de faire, les revendications et autres militances… !
Après de nombreuses hésitations, j’ai finalement opté pour les hauts de Belleville, quartier parisien historiquement emblématique, avec ses vues surplombantes, ses visions/auditions panoramiques de la ville, ses fourmillements… Pour autant, rien n’est encore joué, il s’agit maintenant de repérer un ou plusieurs cheminements, dans le foisonnement de topologies sonores. Je décide alors de demander main et oreille forte pour effectuer une journée de repérage avec des écoutants de bonne volonté, alors que beaucoup de choses, dans ce quartier qui me fascine, m’échappent encore. Un appel à une balade écoute participative est donc lancé via les réseaux sociaux. Je reçois rapidement de sympathiques réponses de compositeurs, chorégraphes, dont certains habitent ou ont habité les lieux, tous étant intéressés pour jeter ensemble une oreille, voire deux, sur l’espace sonore des hauts de Belleville. Vers 10H, la rencontre commence autour d’un café, histoire de faire connaissance, de parler de nos projets et travaux respectifs. Olivier, compositeur et chercheur, et Sabine, chorégraphe exerçant dans l’espace public, tous deux aguerris à la chose sonore, à l’espace public, à la marche, m’accompagnent dans un premier tronçon de parcours, où ils me guident vers de nouveaux territoires d’explorations sensoriels.

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Le fait (somme toute assez habituel chez Desartsonnants) de partir de l’intérieur de l’église place Jourdain constitue une façon de se préparer sereinement l’oreille, avant que de nous diriger vers le parc des Buttes-Chaumont. Du métro Jourdain, un rapide decrescendo s’opère, en pénétrant dans de petites rues plus abritées de la cohue motorisée. Des voix, colorées, timbrées, de multiples langues et intonations… Une entrée du parc des Buttes-Chaumont, une fois pénétrés dans l’enclos joliment paysager, s’ajoute une nouvelle couche-filtre d’apaisement, voix et sonorités de proximité en profitent pour émerger un peu plus, se tailler une place plus tranquillement présente.
Scène surprenante, des groupes pratiquent le Taïchi à l’épée et à l’éventail dans un recoin du parc, dans une musique de différents claquements et cliquetis rythmiques.
Les oiseaux sont encore en éveil dans cette automne quasi estivale.
Le parcours est aussi riche que paisible à cet endroit, je le garde en mémoire.
Retour vers la place Jourdain avec un effet inversement proportionnel dans son accumulation progressive de sonorités urbaines.
Sabine nous quitte, pour partir vers d’autres travaux. Nous envisageons de garder contact autour de la marche, de l’écoute, du paysage sonore, ici ou là.
Pause.
Un nouvel arrivant se joint à notre groupe, Dan, compositeur acousmate. Nouveaux dialogues, prise de contact de visu, après les réseaux sociaux, échanges, longue conversation autour de nos pratiques, un autre petit cercle d’écoutants se reforme.
Un nouveau départ, cette fois-ci vers la rue de Belleville, à l’opposé de ce matin, qui débute par une séquence plus dense acoustiquement. Nous nous dirigeons maintenant vers le parc de Belleville, très différent, à tous points de vue, et d’ouïe, de celui des Buttes-Chaumont. Nous retrouvons, par la pénétration dans le parc, la même sensation d’apaisement, une sorte d’oasis sonore urbain. Des lieux à respecter, à défendre, à sauvegarder, à développer, à installer… Messieurs les aménageurs s’il vous plait !

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Autour du parc, c’est (pour moi) un dédale de petites rues pentues, pittoresques, d’escaliers, échoppes, petits bistrots (encore) populaires ou grandes brasseries qui  dénotent d’une gentrification progressive et indéniable de ce Belleville initialement plus encanaillé. Une galerie d’art au centre de la rue des cascades. Surprenant ! Et qui plus est qui présente une installation sonore et plastique. Causerie avec le galériste. Nous poursuivons l’escapade jusqu’au quartier du Télégraphe, point culminant de Paris, et donc de notre balade. Place des Fêtes, une étrange ambiance tant visuelle qu’auriculaire, voire même sociale – un entre-deux entre différents univers urbains, qui ne manque pas de charme au découvreur que je suis. Fin du repérage, avec le retour sur ce qui est notre noyau d’attraction, le tonitruant métro Jourdain.
Je suis repu de marche, de sons, d’odeurs, d’urbanités, mais très heureux de cette journée tissées au fil des pas, des rencontres, des discussions, de tout ce que j’aime en fait.
Entre ces deux circuits, côté Buttes-Chaumont ou côté Belleville, mon cœur, et mon oreille balancent, rien ne me semblant faire pencher mon choix vers l’un ou l’autre, si ce n’est vers un mixage des deux. La nuit étant sensée porter conseil, j’attendrai demain, j’écouterai sur l’instant, et l’oreille choisira son versant.
Jour J, en amont du PAS, une sympathique discussion avec Clément Lebrun, instigateur du « Cri du Patchwork », émission musicale et sonore fourmillante, très ouverte sur moult pratiques, expériences, esthétiques, sur les ondes de France Musique.
Là encore, nous discutons de choses et d’autres, surtout sono-musicales, d’expériences, de connaissances communes, de projets, et bien sûr de la trame de l’émission que nous allons bientôt enregistrer.
Comme prévu, après avoir rejoint l’équipe d’enregistrement, nous commençons à l’intérieur de l’église, où le premier aléa sonore ne tarde pas à venir contrarier nos plans.
Une dame passe un bruyant aspirateur dans le chœur de l’église. Le vrombissement de son engin avaleur de poussière aspire également toute les micro sonorités réverbérantes de l’architecture. Néanmoins, sérendipité oblige, le réalisateur et le preneur de son décident de capturer cette ambiance pour une future émission, tout n’est pas perdu !
D’ailleurs, la dame à l’aspirateur nous concède très gentiment un instant-espace de silence (celui de son engin), qui nous permet de débuter comme prévu l’émission. Les portes – sas de l’église franchies vers l’extérieur, nous passons sans transition d’un cocon feutré, filtrant la bruyante urbanité, à un flot de décibels qui nous bouscule sans ménagement – effet saisissant !
De belles voix attirent mon écoute vers la droite. Nous nous engouffrons donc à leur poursuite, dans une ruelle longeant l’église. Le choix s’est donc opéré tout naturellement à l’oreille, et il nous guidera ainsi, de sonorités en sonorités, vers les Buttes-Chaumont.
Toujours cet effet apaisant de decrescendo.
Des travaux perturbent joliment notre marche, se jouant des réverbérations minérales alentour.
Une entrée de garage, vers une cour intérieure, nous permet, via un portail donnant sur la rue, de nous construire un cadre de vue et d’écoute, avec en fond, un doux ronronnement de ventilation, venant se superposer , colorer, comme un filtre acoustique, l’ambiance sonore. Situation d’écoute à la fois cadrée et décalée que j’affectionne beaucoup.
Nous alternons marche et Points d’ouïe – arrêts sur sons, ponctués de dialogues sur ce qui se passe entre nos deux oreilles, la façon désartsonnante de le faire vivre, de l’expliquer, ou non, de réagir aux événements, de tenter d’embarquer les futurs auditeurs dans nos PAS, tout en pointant les aménités comme les dysfonctionnements paysagers, écologie sonore oblige.
Une nouvelle belle séquence où, par les portes de différentes petites échoppes ouvertes sur la rue, il fait très beau, de multiples voix aux consonances africaines s’échappent vers l’extérieur – nous somme sur des lisières,  dans un paysage sonore dedans/dehors, privé/public.
Nous arrivons à l’entrée du parc des Buttes-Chaumont où, nouvelle scène imprévue, se déroule un concours de pétanque. Des chocs métalliques rythmiques, roulements, tintements, claquements des boules, voix animées, tout y est ! Le preneur de son, s’étant positionné à l’intérieur même du jeu, voit un cochonnet arriver malencontreusement dans ses pieds. S’ensuit une vive mais sympathique discussion pour savoir si notre technicien, impliqué malgré lui dans la causerie boulistique, a ou non perturbé le cours du jeu, empêchant le cochonnet de « casser ». Pour la petite histoire, il s’avérera au final que non. C’est une heureuse séquence dont il faut savoir profiter au débotté, un de ces plaisirs de l’instant saisi sur le vif, un charme d’une balade où l’improvisation est de rigueur pour garder la surprise intacte et la poésie des lieux vivifiante.
A l’intérieur du parc, plus de taïchi aujourd’hui, mais un calme retrouvé, des joggeurs faisant crisser les graviers et haletant en rythme, des oiseaux, toujours,  des voix spatialisées autour d’une buvette dominant Paris, une belle scène acoustique tout en finesse et en équilibre, un espace idéal pour mettre un terme à ce PAS, riche expérience d’écoute partagée bellevilloise. Cela me donne plus que jamais l’envie de refaire ce genre de repérages collectifs et balades en groupe, explorant de nouveaux quartiers parisiens, ou d’ailleurs. En quelques journées conjointes, mes PAS m’ont fait découvrir de petites villes nichées au cœur de bocages Mayennais puis, sans transition, l’espace plutôt hyper urbain des hauts de Belleville Parisiens.
Toute la richesse de ces expériences auriculaires, géophysiques et humaines dans un temps très resserré.
Mon oreille a finalement la chance de ne jamais s’ennuyer et, par extension, le promeneur écoutant que je suis.
Reste maintenant à attendre de découvrir, sur les ondes de France-Musique, le résultat enregistré de notre périple audio-piétonnier, et qui sera je pense, une autre nouvelle vision/audition, une réécriture radiophonique donnant à entendre quelque chose d’encore bien différents des expériences in situ.  Mais c’est là me semble t-il, que réside la magie des Points d’ouïe, Des Parcours Audio Sensibles, de leurs écritures multiples, et des ressentis, aussi partagés que personnels.

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INAUGURATION D’UN POINT D’OUÏE À MONTBARD

MONTBARD, DOUBLE POINT D’OUÏE ET LIGNE D’ÉCOUTE

Parc du château Buffon de Montbard, le lundi 18 juillet à 16H, pour la World Listening Day

28435036656_5bf8bbb260_n1Crédit photo @Yuko Katori

Jour J-1, 17 juillet vers 12H, repérage
Nous avons envisagé cette inauguration sur le site du Parc du château Buffon, car sa position dominante sur la vallée, ses différentes terrasses, chemins, falaises et escaliers donnent l’occasion d’effectuer un PAS-Parcours Audio Sensible préalable, riche en diversités acoustiques. C’est une façon de se mettre l’oreille en appétit avant la cérémonie d’inauguration elle-même.
Je découvre à cette occasion, merci à l’ami Jean Voguet qui m’accompagne dans l’écoute et me guide pour cette préparation, un chemin-escalier escarpé et sinueux, qui longe une enceintes extérieure du parc Buffon, et fera une belle entame de promenade écoute.
Lors du repérage, nous arrivons au sommet du sentier-escalier à midi tout juste, au pied de l’église du château, dont la cloche nous gratifie à point nommé d’une belle volée, pour l’angélus de la mi-journée. Un arrêt s’impose pour profiter de cet appel d’airain, juste sur nos têtes, car je sais pertinemment que nous ne l’entendrons pas demain. Cette longue volée n’en finit pas de s’éteindre, espaçant progressivement ses coups, nous faisant croire que c’est le dernier, avant que de repartir sur son inertie du mouvement balancier. C’est un beau decrescendo, un ralentissement capricieux, qui nous fait entendre, dans les derniers silences de plus en plus longs, l’étrange bourdonnement, un brin « faux », ou en tout cas inharmonique, comme diraient les acousticiens, de la cloche battante.
Ces derniers battements éteints, un chant nous parvient, ponctué de paroles dans une résonance très accentuée. Il s’agit de la sortie de la messe dominicale, qui s’échappent des fenêtrons de l’église et par la porte principale ouverte. L’orgue s’’y joint, véloce et magistral, remarquablement bien joué du reste… Un enchainement d’une belle séquence sonore que nous n’aurons pas non plus demain, pour le parcours officiel. Tel est la vie  toujours changeante d’un paysage sonore, au jour le jour. Demain sera tout autre à l’oreille !
Arrivé sur la terrasse haute du parc, nous pensons à deux points d’ouïe possibles, que nous avons préalablement déjà écoutés, lors de la préparation et de l’installation plastique et sonore Canopée.
Un choix cornélien qui nous fait prendre une décision pour trouver un nouveau modèle de points d’ouïe, inédit et donc inouïe. Il sera cette fois-ci double, relié par  une ligne d’ouïe, une ligne d’écoute, permettant le passage auriculaire, en marchant d’un point à l’autre. Explication au chapitre suivant.

28467646675_528889590a_kCrédit photo @Yuko Katori

Jour J – 18 juillet à 16 – PAS et inauguration
Rendez vous dans la cours du Musée Buffon, en présence de Madame le Maire, le Directeur culturel du musée, et un groupe d’oreilles curieuses, intriguées par l’étrange idée d’inaugurer un Point d’ouïe.
Temps chaud, très chaud, voire caniculaire.
Un petit moment d’explication autour de la World Listening Day, des principes d’écologie sonore que défend cette journée, de la notion de PAS* ou de son histoire aux regards des soundwalks Canadiens et Nord-Américains.
Nous nous ébranlons, dans cette marche d’écoute collective, que je guide une fois de plus, avec ce sentiment de bien-être, de joie même, lié à ces moments de partage où l’on sent une énergie, celle de l’écoute partagée, qui émane de notre petite communauté du moment. Je répète souvent cela, mais c’est tellement énergisant dans un monde parfois timoré, où la communication se fait très (trop) souvent à coup de mails, de chats et de SMS. J’arrête là cette digression sociale pour reprendre le fil de la marche, et de l’écoute.
Nous gravissons progressivement de très anciens escaliers, entre deux murs épais, longeant le parc du château. Une toute petite partie de la ville se montre, cernée, cadrée, encadrée dirais-je, par une fenêtre visuelle et auditive, tranche verticale de ville qui dessine derrière nous. Nous nous retournons, lui faisons face de temps à autre, au fil des paliers, pour la regarder/écouter. A un moment, bel impromptu, presque à croire qu’il était programmé, une mobylette passe, gaz à fond, dans cette partie escarpée. Elle s’affiche brièvement dans l’encadrement en contre-bas. On l’entend arriver, sans la voir, dans un premier temps, dans un crescendo bourdonnant. Puis elle franchit très vite notre espace-fenêtre, le son subitement perçu très fort, disparait assez vite, laissant se réinstaller une calme et ténue rumeur urbaine. J’adore ces instants où l’on découpe l’écoute en fenêtres spatio-temporelles, très fréquentes dans l’espace urbain, effets garantis, et qui sont visiblement fort appréciés des promeneurs.
Un peu plus haut, dans le même chemin, je décide de décaler l’écoute en installant, via de mini haut-parleurs autonomes, huit sources sonores forestières et aquatiques, micros bulles sonores spatialisées, qui se répondent et s’installent de façon presque incongrue dans ce lieu minéral. Instant d’écoute acousmatique, après lequel nous laisserons à nouveau se réinstaller les sons « naturels » de l’espace.
En haut de l’escalier, plusieurs virages à angles droits viennent nous couper de la ville, nous sommes enserrés par les murs et les sons urbains étouffés par ces derniers, seule la gente avicole permet une sorte de continuité, notamment avec un beau chant d’oiseau. C’est un merle virtuose, fier et impétueux, qui semble nous suivre, et nous guider vers le haut.
Débouché sur la terrasse supérieure, qui domine Montbard sur deux versants Est et Ouest. Nous écoutons tout d’abord le centre du parc, où des sonorités assez indéfinies émergent des deux vallées, avant que de longer la muraille Ouest, donnant une vue sur le versant plus rural de la ville. Au bas, de grands arbres qui bruissonnent sous les caresses du vent. En contre-bas, des usines, des aciéries, muettes à cette période estivale, mais qui, aux dires des promeneurs, rythment la vie de la ville par leurs sons des « tubes » manipulés, barres métalliques fabriquées ici, et signature acoustique locale incontournable. On peut d’ailleurs jouer aux sons-fantômes, à les entendre dans sa tête, surtout que nombre d’entre nous les connaissent pour les avoir déjà entendus, et peut-être même écoutés, qui sait.
Quelques oiseaux rythment notre marche, mais la chaleur étant assez prégnante, beaucoup moins que ce que nous avons connus précédemment, lors de l’installation de Canopée, où choucas, corbeaux et passereaux se partageaient les arbres avec forces cris, surtout choucas et corbeaux ! Ici, ce sont plutôt des chants isolés, ciselés, discrets par rapport à certaines périodes d’écoute dans ce même parc.
Arrivés contre la tour située à l’extrémité de la terrasse supérieure, nous profitons du surplomb pour écouter, en contre-bas, l’installation sonore et avicole d’un certain Desartsonnants, vue et entendue du haut, effet canopée oblige. Des sons d’oiseaux, un brin remaniés il est vrai, émergent ici et là, se mêlant aux « vrais» oiseaux, semant parfois le doute sur le qui est qui, qui est rapporté et qui est indigène, qui est un véritable syrinx emplumé et qui se cache derrière un micro-haut parleur suspendu sous la frondaison sylvestre.
Puis nous revenons vers le centre du parc, pour préciser notre choix sur le, ou plutôt les points d’ouïe. en effet, cette terrasse haute du parc domine deux versants très différents de la vallée, côté Ouest et côté Est, avec des couleurs sonores, ambiances, sources, effets acoustiques somme toute très différents. Côté  Ouest, une rumeur tranquille, des arbres bruissonnants, la rocade au loin… Côté Est, la ville très proche  à nos pieds, des voitures, des voix, des sons plus émergents, plus diversifiés et plus denses sans doute, selon les heures et les saisons.
Cruel dilemme, choix cornélien, quel point d’ouïe élire pour l’inauguration ?
Réponse adaptée à ce cas de figure particulier : les deux – un à l’ouest, l’autre à l’Est, quasiment en vis à vis. Nous décidons de tracer entre les deux, pour les réunir, une ligne d’ouïe immatérielle, empruntant un chemin qui mène l’écoutant d’un site auriculaire à l’autre. Il nous faut le parcourir lentement, pour apprécier, dans un long fondu-enchainé, la transition d’une ambiance à l’autre, la transformation progressive du paysage sonore d’un versant à l’autre. Bel exercice d’écoute entre ces deux espaces panoramique, et un lieu rêvé en fait.
Point Est, nous inaugurons officiellement le Point d’ouïe. Madame le Maire, dans son discours inaugural, nous parle avec beaucoup d’à propos et de finesse, d’écoute, de paysages, de vie sociale, de territoire à  entendre, de signatures sonores locales…
Nous inaugurons officiellement ce lieu d’écoute par quelques minutes, non pas de silence, mais d’écoute justement.
Quelques jeux acoustiques, des longue-ouïes pour porter une oreille sur la vallée, et le fait de faire entendre comment, en reculant de quelques pas du mur d’enceinte vers l’intérieur du parc, les sons de la ville s’estompent très rapidement pour laisser place à ceux du parc, et vice versa en avançant vers le mur.
Nous parlons avec la municipalité de la matérialisation, de la localisation et de la pérennisations des points d’écoute, par de petits panels – consignes, qui expliquent in situ, en quelques mots la finalité de ce « portée d’oreilles ». Reste à voir les formes possibles, le parc étant sur un site classé aux Monuments Historiques et donc protégé. Si l’écoute y est totalement libre, l’affichage d’informations pérennes reste soumis à la validation des architectes des bâtiments de France.
Nous finissons par une dernière visite écoute de l’installation Canopée, en empruntant un bel « escalier noir « , à l’acoustique très intime, avant de déboucher sur la terrasse inférieure, vers de toutes autres ambiances visuelles et sonores, au pied d’une falaise sur laquelle se dresse le château Buffon.
Nous nous disons une dernière fois que ce très beau parc constitue un terrain et un écrin d’écoute vraiment privilégié et presque incontournable.
Nous y reviendrons d’ailleurs pour d’autres PAS lors des Journées du Patrimoine, en septembre 2016.
Grâce aux partenariats avec la ville de Montbard, CRANE-Lab, le musée Buffon, Desartsonnants, le festival Ex-voO, Montbard est devenu cette année un lieu d’écoute remarquable et je l’espère remarqué.
Départ pour le deuxième site point d’ouïe à inaugurer dans cette journée, le Prieuré de Vausse, à Châtel-Gérard toujours dans cette belle région de l’auxois. A suivre donc !

Cartographie : ICI

* Parcours Audio Sensibles – @Desartsonnants

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POINTS D’OUÏE, ACTIONS

L’OREILLE EN MARCHE, ACTIONS !

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Espaces/lieux/actions
À travers mon projet « Points d’ouïe  et paysages sonores partagés », je recherche des lieux d’accueil, exposition, résidence, conférence… Formes hybrides et contextualisées vivement souhaitées et recherchées.
Mes actions in situ tendent vers l’écriture de parcours sonores, des PAS – Parcours Audio sensibles, dans et avec les lieux, de concert avec  des participants, résidents/habitants, passants, artistes…

(Des)marches
J’aime à arpenter un territoire urbain, en capter ses sonorités singulières, ou non, les réécrire par les sons et par les textes… Éventuellement, au gré des expériences croisées, par des images, graphismes,  objets, mobiliers éphémères, scénographies…

Croisements
Je cherche à proposer conjointement des rencontres, ateliers, conférences autour du soundwalking…

Expériences et traces
Je développe cette approche nomade, contextuelle, performative, participative, relationnelle, ici ou là, en se construisant une collection de parcours, de Points d’ouïe, d’événements auriculaires (inventaires, inaugurations de points d’ouïe, aménagements…)

Gilles Malatray

Promeneur écoutant
Raconteur de paysages sonores
Inaugurateur de Points d’ouïe
Paysagiste sonore – scénophoniste
Fabriquant de PAS – Parcours Audio Sensibles
Passeur d’histoires et de culture sonifères

 

Si l’oreille vous en dit…

Desartsonnants@gmail.com

 

Ça crée du lien !

https://readymag.com/desartsonnants/Pointsdouie/

http://arteplan.org/initiative/points-douie/

http://www.franceculture.fr/emissions/creation-air/un-promeneur-ecoutant

PAS – Parcours Audio Sensible, avec Geneviève Girod

Tour du lac d’Emprunt au Grand Parc de Miribel  Jonage

C’est Geneviève Girod, conseillère en management environnemental qui, outre le choix du lieu, guidera la marche.

Dix sept heures, fin août, la température est très douce, chaude même, le soleil luit tout ce qu’il peut, nous nous mettons en marche pour un tour de lac d’Emprunt.

L’endroit présente un entre-deux composé de sauvage et d’aménagé, comme un site naturel mais où la proximité urbaine se fait nettement sentir, ne serait-de qu’à l’oreille.

Le lac est de taille très modeste, le premier tour piétonnier, effectué en solitaire, m’a pris environ quinze minutes, quelques centaines de mètres de pourtour.

Il est niché au sein d’un immense parc métropolitain de 2200 ha, pas moins, site accueillant de grands et de petits lacs, issus pour la plupart d’anciennes carrières réaménagées. Réserve naturelle labelisée Natura 2000, avec une omniprésente de l’élément aquatique, c’est un espace protégé, dans lequel  nous trouvons une incroyable biodiversité de paysages, de plantes et d’animaux, que le citadin lyonnais peut venir apprécier facilement de par sa proximité avec Lyon.

C’est à coup sûr une grande richesse et une immense chance  que de pouvoir profiter de tels espaces à portée de ville.

Pour revenir à notre promenade, la quiétude du lieu impose quasiment une conversation à l’échelle de l’ambiance sonore, calme, sereine, pleine de respirations.

Nous nous fondons, plus ou moins consciemment, dans l’atmosphère du site, en respectant ses presque silences.

Il s’agit pourtant d’en parler, de raconter ce moment de déambulation, sans contrainte, en toute liberté.

La question de la narration, de sa forme, se pose donc, sous-jacente.

Beaucoup de sonorités, de lumières, d’ouvertures et de fermetures visuelles, nous donnent matière à conter, même si elles sont parfois difficiles à retranscrire par les mots. On y entend des voix, des aboiements de chiens réverbérés par la forêt et les nappes d’eau, des pas décrivant à l’oreille la texture des sols très variée tout au long du parcours, des éléments discrets mais bien présents, relevant de l’aquatique…

Le lac présente un écran lisse qui portent les voix et autres sons d’une rive à l’autre, miroir amplificateur acoustique toujours efficace..

Le monde animal est à la fois discret, acoustiquement ténu, mais bien présent, assez logiquement dans ce type d’espace.

De mémoire, il est parfois beaucoup plus présent, selon les heures,les saisons et les conditions météorologiques.

Dans notre conversation,  ne pas avoir peur du vide, des vides sonores, des blancs dit on en radio, en tout cas dans cette promenade.

Nous parlons du visible, de l’audible, de l’odorant, du sensible,  mais également des histoires connues et plus pittoresques du parc, de ses « mythes » et de ses usages, de l’agriculture péri-urbaine, des pratiques classiques ou plus exotiques, étranges, qui abondent sur un si vaste lieu.

Après un tour à un rythme plutôt apaisé, nous regagnons progressivement la ville finalement toute proche, et approchons de la route principale, très circulante.

Les sonorités deviennent progressivement plus denses, et, en comparaison du moment de quietude précédemment vécu, nous paraissent logiquement beaucoup plus agressives.

La problématique de la narration sonore, ou de la narration liée au paysage sonore, reste un questionnement en suspend. Que raconter et comment, via  ce mélange de parcours physique, de regard, d’écoute, de commentaires in situ, forcément partiales et fragiles dans leur improvisation du moment, à la merci de ce qui se passe, du lieu et du moment ?

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