Il suffirait d’un presque rien D’un doux ralentissement D’une façon de dé-densifier l’espace D’un geste minumental D’une allure modeste D’une chaise posée là D’un arrêt sur son D’une installation d’écoute sans aucun dispositifs D’une posture à oreilles nues D’un parcours hors sentiers battus D’un silence concerté De corps dans le mouvement De corps dans l’immobilité De corps dans la durée D’un corps dans le silence D’une expérience éphémère D’un partage attentionné D’une joie qui demeure D’un flux contextuel D’une histoire pour les oreilles D’une histoire auriculaire sans ajouts D’une histoire à fleur de tympans De la richesse du temps perdu D’espaces infra ordinaires De récits au fil de l’eau De paroles sans emphase D’oasis sonores à découvrir D’une nuit transfigurée D’une simple écoute.
Merci à Luc Ferrari, Georges Pérec, Marcel Proust, Jean Giono, Will Self, Arnold Schoneberg pour leurs inspirations…
Que faut-il dire, encore, du paysage ? Que faut-il en entendre ? En toucher, en sentir, en goûter, en voir, en vivre ? Saisir l’insaisissable… L’oreille y est aguerrie, parfois… Le fugace et le fragile, qui peuvent aller de paire, pas toujours pour les mêmes raisons. Saisir ce qui peut-être décelé que lorsque nous sommes présents, au bon endroit, au bon moment, une affaire de kairos auraient dit les grecs de jadis. Saisir ce qui peut être partagé, si le geste est collectif, dans son intention commune. A quoi porter, ou prêter attention ? Faire attention à… mais à quoi ? « Votre âme est un paysage choisi « disait joliment Verlaine. En notre âme et conscience, le choisir, le paysage, comme lieu d’émerveillements, de confidences, de craintes et aussi d’angoisses… Ainsi au fil de l’eau. Par monts et par vaux. Dans et par delà la ville. Prendre le pouls de nos habitats potentiels. S’y sentir bien, comme un chez soi Ou oppressé dans un milieu hostile. Le paysage est un point de vue, parfois de fuite. Un point d’ouïe par translation sensorielle. Il nous convie à une expérience esthétique, au sens large du terme, pouvant être à la limite du supportable, du soutenable, esthétique de la fragilité. A quels paysages se fier ? A ceux que nous fabriquons sans doute, déconstruisons souvent, dénaturons aussi. Dans les meilleurs et les pires des cas. Chassez le naturel, il revient au galop, quand nous serons partis sans doute. Le paysage ne prend pleinement consistance que dans une corporalité de terrain. Pas toujours une partie de plaisir. Le traverser, en être traversé, transformé, chamboulé. En jouir ou en pâtir. Le détruire, même inconsciemment, ou tenter de le reconstruire, le restaurer dit-on, quand il n’est pas trop tard. Mais prenons-le comme une vaste maison, qui nous accueillerait dans toute sa magnanimité. Sans rancune aucune. Avec toutes ses choses encore inouïes. Celles qui donnent envie de danser, envers et contre tout. Une immense ronde valsant du corps et de la voix, comme un geste résistant à la noirceur du monde. Il nous faudra garder une belle part de rêve pour danser sur des cendres. Paysages mouvants, incertains, qu’en dire en corps et qu’en ouïr ?
« Bassins Versants, l’oreille fluante », je fais actuellement une focale sur les milieux bouillonnants, aquatiques, les eaux courantes, dormantes, submersives, taries, murmurantes…
Ce n’est pourtant pas une lubie soudaine, un reflux, une résurgence capricieuse, un courant bleu dans l’air du temps, mais plutôt une source qui n’arrête pas de sourdre au fil des paysages « arpentécoutés », de refaire surface ici et là, comme une manne nourricière incontournable.
Fascinante dans sa fragilité, cette composante paysagère, de fontaines en rus, de torrents en cascades, de lacs en océans, ne manque jamais de titiller l’oreille du promeneur écoutant que je suis.
Source d’inspiration, de récits, de paysages racontés de rives en rives, il ne s’agit pas seulement de faire entendre ces flux multiples, mais de conter des histoires toujours renouvelées, au gré des reliefs et des territoires habités.
Conter pour faire exister, dans bien des situations, apaisées ou conflictuelles, complexes, dans des tensions écosophiques hydrologiques, qui nous montrent des lendemains plus qu’incertains,.
Eaux mémoire, énergie, ressource, sculptrice de surprenants reliefs, de paysage creusés dans ses flots, oasis espérés, génératrice d’ambiances sonores irriguées, élément climatique capricieux…
Combien de cours d’eau, minuscules ou spectaculaires, ai-je suivi, emmenant avec moi moult paires d’oreilles assoiffées.
J’ai fabriqué et marché bien des histoires fluantes, des pentes de la Sierra d’Estrella portugaises, de la vallée des Gaves du Pau Pyrénéenne, des rizières malgaches, des contreforts de collines auvergnates, du Jura côté France et versant suisse, des rivages baltes à la Neva à Saint – Pétersbourg, de Trois -Rivières la bien nommée québécoise, d’une source-lavoir gersoise, de la Drôme noyée de soleil, d’entre Rhône et Saône des Gônes, jusqu’au pied de chez moi…
Aujourd’hui, sans vouloir canaliser de façon trop rigide tous ces superbes flux hydrauliques, je leur donne une scène mouvante, qui nous invite à écouter les innombrables voies d’eau, voix d’eau, à leurs prêter attention, à en prendre soin, plus que jamais.
Je file modestement la trame bleu comme un commun universel qui nous maintient en vie.
Je suis partagé entre mes émerveillements devant les eaux tumultueuses et mes angoisses devant les fleuves asséchés.
Je voudrais vous emmener marcher au fil de l’onde, toutes oreilles aux aguets, et vous raconter encore, et vous entendre dire, mille méandres rafraichissante.
Le Rançonnet est une petite rivière qui a bercé mon enfance en coulant au pied de la maison familiale. Nous sommes dans la petite ville d’Amplepuis, nichée au cœur du Haut-Beaujolais, pays de sapins et de prairies de moyenne montagne aux reliefs assez pentus..
Le tronçon proposé ici court le long du quartier dit de l’Industrie, au bas de la ville, appelé localement « le fond du bourg «
Détourné en bief pour alimenter la chaudière de la grande usine textile voisine, le Rançonnet traversait le quartier, en partie recouvert par la chaussée du carrefour du quartier de l’Industrie.
Le ruisseau sillonne aussi, en amont, le quartier dit de la Viderie, rivière affluent du Rançonnet aussi dénommé la Jonchée. Que de jolis noms ruisselants. Il se jette ensuite dans le Reins, lui-même alimentant autrefois deux autres usines textiles aujourd’hui plus en activité, avant que celui-ci n’aille confluer vers la plaine de Dame Loire. Celle-ci coulera par monts et par vaux vers le Grand Ouest Nantais. Un bien beau et long périple en perspective.
Au sortir de la bourgade, le cours d’eau serpente le longs de prairies paisibles vers le versant ligérien.
Au pied de chez moi, le bief était bordé d’une végétation assez touffue, où vivaient salamandres et tritons qui parfois s’aventuraient jusque dans la fraicheur du couloir d’entrée de notre maison. Plutôt silencieuse, la petite rivière se manifestait indirectement par de longs lâchers de vapeur via la chaudière de l’usine qu’elle alimentait, faisant rugir de longs sifflements, bruits blancs puissants qui ne manquaient pas de m’inquiéter les premières fois que je l’entendis lorsque j’étais enfant. Aujourd’hui, l’usine a disparu, s’est tu, rasée pour laisser la place à un sympathique parc urbain, avec une halle couverte pour accueillir un marché hebdomadaire et des fêtes locales. Autre époque, autres sonorités.
Le Rançonnet a quasiment retrouvé son cours naturel, longeant tranquillement le parc, plus ou moins présent à l’oreille selon les saisons et les pluies. Des seuils ont été arasés afin que le ruisseau réintègre son cheminement d’origine. Parfois quasiment inaudible, tout juste quelques clapotements lorsqu’on se penche dessus, surtout vers un glacis pierreux canalisant son cours vers l’ex usine, il peut se faire entendre plus généreusement au fil des averses, des orages, des périodes humides. Jamais toutefois il n’aura l’audace acoustique d’un torrent montagnard dévalant des hautes vallées. Il restera un ruisseau assez sage qui néanmoins égaie tranquillement le quartier.
J’aime écouter sa présence estivale discrète, rafraichissante, presque rassurante, en lisant sur un banc ombragé qui le surplombe, une petite trame bleue qui fait partie, au fil du temps de l’âme du quartier, le façonnant acoustiquement. La disparition des usines qu’il alimentait lui a apparemment redonné une pureté aux écosystèmes riches, où chabots, truites fario et écrevisses à pattes blanches sont à leur aise, et où de belles libellules bleutées folâtrent parmi les renoncules des rivières.
Cette petite incartade auriculaire, aquatique, dans le quartier qui m’a vu grandir, et où, après de nombreuses années plus urbaines, je me suis récemment réinstallé, est marqué de souvenirs, de transformations, démolitions, réaménagements, au fil de la disparition du tissu industriel local. Des affects un brin mélancoliques qui s’écoulent dans les flux et reflux mémoriels Retour aux sources pourrait-on dire littéralement.
Les sons du Rançonnet enregistrés ici ont été captés sur une petite dizaine de points d’ouïe, puis remixés pour suivre une progression vers une petite chute en glacis. Cette dernière divisait la rivière en deux branches, en orientant une vers l’usine via un bief aménagé à cet effet, et une autre contournant les bâtiments. Le cheminement de cette petite trame bleue s’effectue sur un court trajet, quelques deux cent mètres au maximum.
La captation a été réalisée via un enregistreur numérique équipé de microphones système MS, pour rendre plus pertinentes les variations aquatiques allant crescendo.. De gros orages ayant éclaté sur la ville et ses alentours les jours précédents, le courant est assez fort pour un milieu juillet, donnant à l’oreille l’impression d’un cours d’eau beaucoup plus important qu’il n’est. Ambiance qui peut cependant très vite changer si un épisode plus sec et chaud s’installe.
Les heures d’écoute attentives et de douces rêverie passées à ausculter le petit tronçon du Rançonnet n’étant pas retranscriptibles dans la durée, elles ont été ramenées à quelques 60 minutes d’enregistrement, et au final à 8 minutes de montage audio assorti d’images et de mots. Une « vision » synthétique qui tente de condenser l’espace-temps poétique d’un fragment de cours d’eau dans son plus long cheminement. Un bout d’histoire sonore fluante qui invite l’oreille vers de multiples autres rives. Un échantillon comme prélude à un projet « Bassins Versants, l’oreille fluante » qui arpentera bien d’autres rives et dérives.
Partons de la source Ou bien à contre-courant. Sources résurgente Source cascadante Source glougloutante Majestueuse ou imperceptible… Comme le serait la source sonore Source murmurante Source bruissante Source tonitruante On part de là, de la source-même, pour en suivre le cours Un flux guide conducteur Un fil bleu de flots nourriciers Qui coule de source, et parfois non.
Suivre le courant. Ou bien le remonter Courant fort tempétueux Eaux presque dormantes Un sens donné, d’amont en aval. Un axe, une direction Direction tortueuse Direction méandreuse Ramifications hésitantes. Un chemin d’écoute au goutte à goutte, Éclaboussements en murmures paysagers Rosée au petit matin Débords sur le chemin flaqué De bras en bras, hydrodynamiques acoustiques.
Des confluences Des carrefours Croisements hybridant les eaux Tout comme les sons sources. Des flux liquides qui disparaissent englobées Des flux liquides qui se perdent noyées. Des flux liquides qui grossissent au fil d’apports aqueux. Une rumeur confluente qui se joint à une autre, A une autre plus forte A une autre accueillante A une autre étouffante Un point de conjonction amalgamant vaille que vaille Baille que baille Une rencontre où se brassent des chemins d’eau Des chemins d’écoute aussi.
Des lignes de partage. Les flux basculent à l’est, Basculent à l’ouest Basculent au nord Basculent au Sud Hésitent à choisir le versant coulent sur le fil ténu Se font polyphonies hydrophoniques En chargeant les récits au fil de l’onde En tissant les histoires sur les frontières aqueuses.
On suit là les chemins ruisselants On dévale les cours rapides On longe les rivages sinueux On flotte sur les nappes étendues On trace un veinage aqua-sanguin On dessine des cartes en rhizomes imbibés de bleus On fait territoire auriculaire de folles ondes.
Estuaires et embouchures. Un final possible Un final élargi Un point d’orgue débordant Un effacement Une disparition Une noyade dans l’immensité Des voix fondues vers l’unisson immense La fin d’un grand chemin coulant D’une symphonie déversante Comme une Moldau au point d’orgue Enflant dans l’embouchure finale Mode delta ou estuaire Fin d’une grande fugue liquidée.
Tout coule à flux contre-flux Courants contre-courants Des histoires de territoires irrigués Qui naissent à chaque ru Qui se déploient à chaque rivière Qui s’élargissent à chaque fleuve Qui s’engloutissent à chaque estuaire Qui n’en finissent pas de conter Des territoires noyés ou desséchés, Des fragiles mémoires humides Des avenirs assombris de pénuries Des bassins versants à l’oreille fluante.
Texte des Cycles de l’Eauriculaire – 12 juillet 2023 – Amplepuis, tout près du ruisseau Le Rançonnet
Bassins Versants, l’oreille fluante
Écritures en territoires aquasoniques
Une intention/attention au fil de l’onde
Un projet de territoires irrigués.
Partir de la source, ou non,.
Suivre les rivages, berges, méandres…
Descendre le courant, ou le remonter, à rebrousse-poil.
Capter la mémoire et les traces aquatiques, hydrauliques, hydrodynamiques…
Des saisons, des jours, des nuits…
Des urbanités, des ruralités, des espaces « sauvages »…
Recueillir les récits, en faire naitre de nouveaux, ancrages locaux et irrigations imaginaires.
Tisser des sons, des ambiances, des voix, des cartographies humides ou asséchées.
Suivre les lignes de partage, confluer, buter vers le delta, l’estuaire, l’embouchure.
Ou bien n’ausculter qu’un tronçon de fil bleu, une coulure locale
Penser des musiques et fictions eaudiosoniques, de torrents en rus, de gouttelettes en déluges.
Faire entendre la fragilité, prôner et défendre une Éc(h)Eau-écoute au fil des ondes.
Installer des écoutes, des Points d’ouïe, au gré d’Écoutoirs Potentiels Imaginaires.
Arpenter de concert, le PAS – Parcours Audio Sensible collectif, comme une écriture kinesthésique, haptique, partagée.
Faire entendre des traces, mémoires et récits fictionnels
Les territoires Eau’sculptés, avec leur géomorphologie, topographie, toponymie, leur vie hydrologique, et toutes les ambiances intrinsèques qui les tissent, font que chaque Bassin Versant est singulier, unique, dans son écriture comme dans ses histoires, irrigué au fil des ondes et des rencontres.
@Photo – Bernard François – CRANE Lab – Semur en Auxois juillet 2023 – PAS – Parcours audio Sensible
Bassins Versants, l’oreille fluante
Projets de territoires en pratique(s)
Modes d’interventions
Résidences artistiques de création-écriture in situ
Ateliers participatifs tout public
Médiation (rencontres, conférences, ateliers…)
Interventions pédagogiques (écoles, lycées, universités, tout public)
Partenariat avec le réseau culturel, socio-culturel, éducatif, associatif…
Actions de terrain
Parcours et installations d’écoute, pérennes ou temporaires
Création sonore (installation, création radiophonique en partenariat avec les média locaux…)
Publication, carnet de résidence, carnets de notes…
Exposition à partir de collectages audio-visuel (Sons, textes, images…)
Co-écriture(s) avec des artistes locaux (poésie, théâtre, danse, vidéo…)
Inscription dans une programmation locale (festival, rencontres…)
Temporalités
Résidences de 2 à 3 semaines ou plus, En continu ou fractionnées
Partenariats
Projets de territoire pouvant s’inscrire dans des dispositifs types EAC, CLEA, PREAC, Culture Santé, Culture Justice… être menés en partenariats avec des structures culturelles et socio-culturelles locales
Spécificités
Chaque projet est pensé, écrit et réalisé en s’appuyant sur le terreau local, ses paysages, ressources, structures, projets engagés ou à venir…
Eaux nourricières
« L’eau ruissèle, de partout, finement, c’est une véritable féérie sonore. En bonne chasseuse de son, je me suis arrêtée et j’ai enregistré, à en perdre la notion du temps »
Caroline Boé « Du désir d’écouter l’eau »
Gilles Malatray – Desartsonnants
Points d’ouïe et paysages sonores partagés 8, place de l’Industrie
Il est 21H30. Après une courte montée caillouteuse et bien pendue, nous nous retrouvons en forêt. Enfin, dans une autre partie de la forêt, celle qui s’échappe, vers les hauteurs, des chemins balisés d’un festival. Une forêt franc-comtoise dense, peuplée de feuillus élancés et entremêlés. Au bas, le festival Back to The Trees bat son plein, ses rumeurs se font encore entendre. Je le quitte progressivement, momentanément, entrainant à ma suite une bonne vingtaine de personnes, en silence, telle est la règle. Jusqu’à nous retrouver dans une ambiance purement forestière, quasi silencieuse, à nuit tombante. C’est un moment de glissement, de bascule, de transition, de fondu, moment interstitiel toujours magique pour moi. Un glissement entre la lumière et l’obscurité, entre les chants d’oiseaux diurnes et ceux nocturnes, entre une vie qui s’estompe peu à peu et une autre qui s’active, sans rien bousculer, bien au contraire. Un appel à l’écoute dans tous ses états, où le corps entier est invité à vibrer aux sons de la forêt qui s’endort et se réveille tout à la fois. Nous marchons avec le plus de discrétion que possible, pour ne pas troubler la quiétude des bois alentours, et surtout de leurs habitants. De petites histoires boisées, disséminées dans une clairière, viendront néanmoins animer ponctuellement, discrètement, le parcours. Des sons d’une autre forêt, lointaine, bordelaise, avec les voix d’enfants contant des haïkus sylvestres, créés sur place. Un décalage d’une forêt à l’autre, transposition spatio-temporelle, ludique et facétieuse. Avant que tout rentre dans l’ordre, doucement, sans que rien n’ait été brusqué, tout juste une petite incartade discrète entre bordelais et Franche Comté. La nuit s’avance, les formes s’estompent, la scène sonore devient de plus en plus ténue, intime, laissant aux oreilles un espace très aéré, où le moindre son trouve sa place dans une ambiance apaisée, loin des turbulences sonores. Auscultation des troncs, des mousses, des branchages, des rochers, on amène l’écoute vers la matière, au plus proche du toucher auditif, de la granulation sonore, de la micro aspérité. La nuit donne à l’oreille une joyeuse complicité ludique. Avant de redescendre vers la civilisation, plus sonore, où les voix viendront à nouveau ponctuer les lieux, mais néanmoins sans grands éclats, la forêt suggérant aux festivaliers de ne pas brutaliser les lieux, d’en respecter ses zones protégées, loin des grandes rumeurs urbaines. Le glissement dans la nuit nous ramène vers le bas, sans doute un peu plus à l’écoute de tout ce qui bruisse autour de nous, c’est en tous cas un des objectifs recherchés.
Notes suite à un PAS – Parcours Audio Sensible pour le Festival Back To The Trees 2023 Forêt d’Ambre à Saint-Vit (25) Samedi 02 juillet 2023