Point d’ouïe, fabrique de paysages sonores en commun à oTo, Ouvroir des Territoires de l’Ouïe

@Photos Arnaud Laurens, oTo

De retour de résidence artistique, de nouvelles expériences de paysages sonores au fil de l’eau, de la mat!ère sonore, textuelle, imagée, à trier, agencer, à construire comme objets de traces récits immersifs.
Tout cela irrigué de belles rencontres, des échanges, la découverte de sites magnifiques, des eaux généreuses, des discussions où écoute et cuisine travaillent à de subtiles réductions, des expériences collectives pour agencer, improviser en live des paysages sonores singuliers…


Au fil des résidence, le paysage sonore dans tous ses états prends du poids, de la consistance, de l’hétérogénéité en même temps que de la cohérence.
Il permet la rencontre, la remise en question de nos rapports au monde, la recherche de beautés tant esthétiques qu’humaines, qui nous feront, dans l’idéal et écoute aidant, mieux vivre ensemble. Écouter est un geste de partage, où il nous faut assumer notre modeste place dans des espaces habitables, sociétaux, de plus en plus fragiles et menacés.
Construire des paysages sonores comme des communs écosophiques, humanistes, est une façon de défendre des valeurs humaines qui nous font trop souvent cruellement défaut.

@Photos Arnaud Laurens, oTo

Projet intinérant « Bassins versants, l’oreille fluante« 

Résidence création accueillie pas oTo – Ouvroir des Territoires de l’Ouïe à Montbron (16)

Merci à cette belle équipe, et tout particulièrement à Arnaud Laurens et Jean-Michel Ponty, à la municipalité de Montbron et à sa Médiathèque, au public aux écoutes attentives et échanges stimulants, pour cette riche ouverture culturelle à portée d’oreille.

D’autres textes, sons, images, récits, suivront…

Point d’ouïe, faire récit des territoires de l’eau

Les fleuves, océans et ruisseaux ont été peints, écrits, poétisés, photographiés, chantés, dansés, mis en musique…

On peut aussi leurs donner de la voix, les faire entendre, en les écoutant traverser nos paysages à fleur de terre et de tympan, en en suivant les rives.

On peut les raviver, les garder bien présents, bien vivants, en recueillant leurs intimes bouillonnements comme leurs furieux grondements.

On peut les défendre en en faisant récit par leurs propres sons recomposés, comme par des mots associés…

Bassins versants, l’oreille fluante

Soutenez le projet, Cagnotte participative

Points d’ouïe et histoires d’eaux

Les voix du Bréda – PAS – Parcours Audio Sensible – Musée d’Allevard (38)

Imaginons que les rivières, les ruisseaux et torrents, aient des oreilles…

Imaginons qu’ils écoutent et gardent en mémoire tout ce qu’ils entendent en traversant de vastes territoires, dévalant les montagnes, lorsqu’ils affluent et confluent…

Imaginons que leurs voix nous racontent mille et un récits irrigués de leurs cheminements in-fluants,…

Imaginons que nous les recueillons, et qu’à notre tour, nous les racontions, au gré de nos imaginaires, de nos déambulations, et de nos rencontres.

Ausculter les eaux – PAS – Parcours Audio Sensible – Grand Parc de Miribel Jonage (69

Chantier d’écoute au fil des ondes « Bassins Versants, l’oreille fluante« 

Sonne eau ! Fichiers sonores en écoute

Tourbillon – Jeanne Schmid – Résidence « Écouter Voir » Luxor Factory – Le Locle (ch)

Les entrailles du Locle (Suisse)

Bassins Versants, Rançonnet mon ami

Eau dite

Aquaphonie, eaux chantantes sous les roches

Histoire d’eau sarde

Eau – sculptation

OH Eau !

Saône Eau

EauNirique

Tourbillons d’eau

Eaux rageuses

Territoire au goutte à goutte

Cumul d’eau, les oreilles montent à crue

Les couloirs du son à Montbron

Une résidence artistique à l’Ouvroir des Territoires de l’Ouïe, en collaboration avec la Médiathèque de Monbron.

Dans le cadre du projet nomade en chantier « Bassins versants, l’oreille fluante« 

L’eau courante l’est-elle encore ?

Résidence de création sonore en territoires aquatiques – Vallée des Gaves du Pau – Hautes-Pyrénées – Ramuncho Studio et Hang-Art à Luz-Saint-Sauveur (65)


Vers des territoires hydrosoniques menacés

A l’heure où tout le monde devrait avoir l’accès à une eau potable, nourricière, commun partageable vital, la question de sa gestion, de son partage, de sa potabilité, voire même de sa présence, peut nous faire redouter un avenir loin d’être serein.
Si certains territoires craignent, à juste titre, de voir leurs terres habitables grignotées par la montée des eaux, d’autres dévastées par des crues et torrents, d’autres encore voient l’eau disparaitre petit à petit du paysage, pour laisser des terres exsangues et desséchées.


Constat peu réjouissant me direz-vous.


Mon oreille se tourne aujourd’hui naturellement vers les paysages aquatiques, des bassins versants auriculaires, un maillage de cours d’eau tout à la fois esthétiques et marqueurs écologiques dessinant des territoires fluents.
Je prends un immense plaisir à suivre les rivières, fleuves et rus, à longer les rives d’un lac, d’un étang, à admirer les paysages d’une zone humide, tout en respectant son fragile biotope. Je tends l’oreille, heureux lorsque les flux se font entendre, dessinent des géographies auriculaires, et inquiet lorsque l’étiage périodique devient omniprésent sur un long terme, et fait se taire la voix des eaux.
Mes oreilles, micros, récits, tentent de rendre compte de la vitalité, comme parfois de la grande fragilité des trames et points bleus.
L’eau courante, force vive, sillonnant des paysages qu’elle contribue à façonner, est un marqueur qui n’est pas essentiel que par ses qualités esthétiques, tant s’en faut.
Néanmoins, montrer et faire entendre les beautés visuelles et sonores des eaux ruisselantes, est une façon d’en souligner la fragilité, parfois l’état critique, et la nécessité de protéger un accès à l’eau, de lutter contre des gaspillages insensés.
L’eau source de vie, véhiculant des mémoires parfois très anciennes, est un patrimoine en grand danger. Lui prêter l’oreille, attention, dépasse une posture touristique, une valorisation territoriale esthétique. Écouter l’eau, partager des approches sensibles, c’est aussi tirer des sonnettes d’alarme pour prévenir de violents conflits naissant de la disparition ou de l’appropriation inhumaine d’un bien commun vital.

Je me pose les mêmes questions, me fais les mêmes remarques, en traversant une forêt malmenée par les sécheresses consécutives, pluies acides, incendies, attaques parasitaires, monocultures, déforestations massives, où le chant des oiseaux fait place à de sinistres craquements de bois sec.

Territoires liquides en écoute

Chantier d’écoute « Bassins versants, l’oreille fluante« 

C’est ainsi, que le silence

C’est ainsi
C’est ainsi que le lieu s’est asséché
Que ses larmes ont tari
Que son herbe a jauni
C’est ainsi
C’est ainsi que les oiseaux ont fui
Les ondes évaporées
Le désert minéral
C’est ainsi
C’est ainsi que le lieu s’est tu
Les flots cessé de gémir
Les arbres de bruisser`
Les rivières de couler
C’est ainsi
c’est ainsi que survint le silence
Les eaux empoisonnées
La vie déshydratée.

Texte écrit dans le cadre du projet « Bassins versants, l’oreille fluante » Février 2024

Eaux courantes hivernales

L’hiver s’est installé

Il papillonne rude

Du duvet blanc flottant

Et des flocons fondants

Sur la peau chair de poule

Deux mois qu’il pleut beaucoup

Et voilà qu’il poudroie

Et voila qu’il blanchoit

Enfin l’hiver inonde

Et le ruisseau qui gronde

Il se fait écumant

Il se fait bouillonnant

Il se fait chuintant

Petit ru estival

Quasi torrentueux

Quand l’hiver s’installe

Je le suis de l’oreille

Il sillonne sonore

Gauche et droite dévale

Sillon traçant audible

Mon quartier qui s’entend

Par son ruisseau fluant

Je remonte son cours

Oreille droite inondée

Je redescends son cours

Oreille gauche inondée

Je le domine aussi

Passerelle enjambante

Aux lattes verglacées

Surplombant le ruisseau

Stéréo de deux eaux

Équilibre liquide

Aspergence glissante

Après des prés gelées

Des collines blanchies

Le voici citadin

Et caressant les murs

Pans guidant escarpés

Il passe sous la place

Coupure silencieuse

Il ressort du tunnel

En se faisant entendre

Il s’écoule fébrile

Après des temps arides

Il ruisselle à tout va

Impétueux liquide

Il m’abreuve l’oreille

Qui l’a connu si triste

Muet d’assèchement

Tari dans le silence

Il faut rester à flot

Se couler dans l’hiver

Écoutant fasciné

Au fil des eaux courantes.

Texte écrit dans le cadre du projet « Bassins versants, l’oreille fluante«  En suivant le Rançonnet (Amplepuis – Rhône)

Voix d’eaux, le Breda à Allevard

Création sonore à partir d’enregistrements audio à Allevard.

Suivre le cours du Bréda, torrent montagnard traversant Allevard, effectuer un PAS – Parcours Audio Sensible, atelier d’écoute en marche.


Desartsonnants est invité par le musée d’Allevard, autour de la thématique de la marche et de la montagne.

En écoute

Écoute au casque, ou avec de bonnes enceintes conseillée.

Chantier en cours « Bassins Versants, l’oreille fluante« , autour des territoires liquides et de la présence acoustique de l’eau dans le paysage.

Territoire sonore au goutte à goutte

Desartsonnants décline, de variations en variations, ses écoutes et écritures de territoires liquides.

Goutte à goutte

Espaces eau-dit-eau

Dessus – dessous hydrophoniques

Émergence – immersion – résurgence

Mots et sons humides

Tensions-détentes, aller-retours marées

Flux et scansions, fonds et émergences

Paysages ondoyants

Fragilités aquatiques

matière aqua-sonifère

Care sous perfusion

Égouttements auriculaires

Écoute à gouttes

A écouter de préférence au casque ou avec de bonnes enceintes

Avec l’aimable participation des eaux de port en pluies de Cagliari, Sardaigne – Projet Erasmus « Le paysage sonore dans lequel nous vivons »

Dans le cadre du chantier d’écoute et d’écriture des territoires liquides

« Bassins Versants, l’oreille fluante« 

Fragments sonores 2

Il s’agit de l’eau
Territoire liquide
Chuintant ou silencieux
Monde fluant
Matière indocile
Nourricière
Flottements
Terres humides
Striées de veinules
Innondantes
Irriguantes
Terres arides
Craquelées
Que l’on entend gémir
Se gercer
L’eau retirée
Écoute à flot
Parfois noyée
Submergée
Berges éboulées
Graviers roulés
Limons fertiles
Bois flottés
Cognés aux rives
Oreille flottante
Plaintes d’ondines
De vouivres colériques
Surgissements aqueux
Appels sirèniques
Plouf narcissique
Aujourd’hui
Le paysage dégouline
Ruisselance des sols
Submersion hors des lits
Qui l’eut crues
Oreilles immergées
Voix d’eau affleurantes.

Bassins Versants, l’oreille fluante

Ondes porteuses, bassins versants, oreilles fluantes

Porter attention aux fleuves, rivières, rus, et à toutes les eaux sonnantes.

Prendre soin des eaux irriguantes, nourricières, façonneuses de paysages sonores liquides, fragiles, apaisantes, menacées…

Arpenter des rives, suivre des cours, écrire des histoires pour être au courant des choses, rêver d’ondes porteuses…

Desartsonnants est sur le versant Eauriculaire.

Il le suit comme un long fleuve in-tranquille.

L’écoute comme une rivière qui fait déborder la vase.

L’entend commun torrent.

Prête l’oreille aux eaux dormantes.

Il cherche des points de chute !

Qui l’eut crue.


En chantier, « Bassins Versants, l’oreille fluante« 

Eaux dites

« Bassins Versants, l’oreille fluante », je fais actuellement une focale sur les milieux bouillonnants, aquatiques, les eaux courantes, dormantes, submersives, taries, murmurantes…

Ce n’est pourtant pas une lubie soudaine, un reflux, une résurgence capricieuse, un courant bleu dans l’air du temps, mais plutôt une source qui n’arrête pas de sourdre au fil des paysages « arpentécoutés », de refaire surface ici et là, comme une manne nourricière incontournable.

Fascinante dans sa fragilité, cette composante paysagère, de fontaines en rus, de torrents en cascades, de lacs en océans, ne manque jamais de titiller l’oreille du promeneur écoutant que je suis.

Source d’inspiration, de récits, de paysages racontés de rives en rives, il ne s’agit pas seulement de faire entendre ces flux multiples, mais de conter des histoires toujours renouvelées, au gré des reliefs et des territoires habités.

Conter pour faire exister, dans bien des situations, apaisées ou conflictuelles, complexes, dans des tensions écosophiques hydrologiques, qui nous montrent des lendemains plus qu’incertains,.

Eaux mémoire, énergie, ressource, sculptrice de surprenants reliefs, de paysage creusés dans ses flots, oasis espérés, génératrice d’ambiances sonores irriguées, élément climatique capricieux…

Combien de cours d’eau, minuscules ou spectaculaires, ai-je suivi, emmenant avec moi moult paires d’oreilles assoiffées.

J’ai fabriqué et marché bien des histoires fluantes, des pentes de la Sierra d’Estrella portugaises, de la vallée des Gaves du Pau Pyrénéenne, des rizières malgaches, des contreforts de collines auvergnates, du Jura côté France et versant suisse, des rivages baltes à la Neva à Saint – Pétersbourg, de Trois -Rivières la bien nommée québécoise, d’une source-lavoir gersoise, de la Drôme noyée de soleil, d’entre Rhône et Saône des Gônes, jusqu’au pied de chez moi…

Aujourd’hui, sans vouloir canaliser de façon trop rigide tous ces superbes flux hydrauliques, je leur donne une scène mouvante, qui nous invite à écouter les innombrables voies d’eau, voix d’eau, à leurs prêter attention, à en prendre soin, plus que jamais.

Je file modestement la trame bleu comme un commun universel qui nous maintient en vie.

Je suis partagé entre mes émerveillements devant les eaux tumultueuses et mes angoisses devant les fleuves asséchés.

Je voudrais vous emmener marcher au fil de l’onde, toutes oreilles aux aguets, et vous raconter encore, et vous entendre dire, mille méandres rafraichissante.

https://drive.google.com/file/d/1ZlAf1VGBiboj9zLioX8-4T8DsZrKMVb6/view?fbclid=IwAR3gz0AER_yyXu6cvMz6OvgakUsdLjEbjSEEJ1uf-x4vlRA0c1LcQhym8Bk

https://drive.google.com/…/1ZlAf1VGBiboj9zLioX8…/view…