PAS – Parcours Audio Sensibles, partition N°4

Installation, exposition de sons ambiants

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PAS – Parcours Audio Sensible à Saillans – Festival « Et pendant ce temps les avions » – ©Yannis Frier

Lieu(x)
Partout, au choix

Public
Un groupe de visiteurs

Durée et périodes
A définir, ou à mettre en place à l’improviste

Actions
– Décidez d’être un curateur d’exposition sonore en espace public, ou d’un musée éphémère pour écoutant(s) visiteur(s), ou bien artiste compositeur d’espaces sonores impromptus
– Parcourez la ville, ou la campagne, ou un bâtiment, en groupe
– Considérez que tout son fait partie intégrante d’une vaste exposition/installation sonore où l’aléatoire et l’interaction (la votre et celle des autres) jouent un rôle des plus important
– Guidez la visite ou laissez la libre, dans un périmètre donné ou non.
– Définissez, ou non, une durée de la visite/action
– Ménagez des pauses Points d’ouïe devant certaines scènes/œuvres sonores impromptues
– Décidez du début de la visite – là où les lieux et objets, les personnes, changent de statuts pour devenir installations, expositions, œuvres,  comme de sa fin,  là où tout redevient « normal »

Variation 1
– Organisez un vernissage officiel, une visite de presse, éditez un catalogue…

Variation 2
– Commentez les œuvres sonores impromptues, ou invitez un expert pour le faire.

PAS – Parcours Audio Sensible et inauguration d’un Point d’ouïe à Saillans

Saillans Sons

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Invité dans le cadre du festival « Et pendant ce temps les avions » pour une série de PAS – Parcours Audio Sensibles et l’inauguration d’un nouveau Point d’ouïe, je découvre le magnifique village de Saillans, blotti au pied des contreforts du Diois et tout contre les rives de la Drôme et du Rieussec.
La toponymie du village met d’emblée en avant la saillance, ce qui saillit, les montagnes environnantes, l’eau qui sourd ici et là, qui sourd pourtant sonore, rubans rivières et intimes fontaines, la musiques des rues, y compris celle des musiciens invités pour le week-end de Pacques, et qui font sonner le marché dominical…
Ici, même le système politique construit dans un modèle original de démocratie participative fait saillante, voire résistance, hors du schéma classique.
Les saillances y sont d’ailleurs plutôt douces sous le soleil printanier.
Dès mon arrivée, j’arpente rues et rives. Premier repérage. Prendre la température acoustique des lieux. S’imprégner des ondes locales, apaisantes à mon goût.
Un axe, une rue, deux ponts, deux rivières, une géométrie simple, impossible de s’y perdre, même pour moi, inguérissable désorienté.
Et pourtant, paradoxalement, Dédale semble avoir joué par ici à entrelacer d’étroites ruelles, passages couverts, placettes, sentes intimes, resserrés, naviguant de part et d’autre de la grande rue, qui nous font serpenter entre de belles bâtisses de pierre. Et l’oreille se réjouit ainsi. Rue principale, des voix, des terrasses de bars, quelques voitures, puis on oblique, on s’enfonce dans une minuscule ruelle, une fois à droite, une fois à gauche, et tout change. Un incroyable calme s’installe. des tendres réverbérations, un étouffement, un apaisement soudain de la ville. Un presque silence que viennent animer des sons s’échappant discrètement des fenêtres. Un petit régal à fleur de pierre, à l’ombre de l’agitation, qui reste néanmoins une quiète agitation. De coupures en coupures déambulons, les changements d’ambiances se succèdent surprenants, et malgré tout sans heurts, sereinement.

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Un fil conducteur se trace, déjà évoqué, la présence de l’eau qui rythme le village. Au bas, la Drôme (la course) et le Rieussec (Ruisseau sec), qui glougloutent et chuintent, aujourd’hui encore en eau, bientôt peut-être, en avançant vers l’été, asséchés ou transformés en modestes rus serpentant entre les galets. On imagine néanmoins, en regardant les rives de la Drôme, que son actuel état tranquille peut, à certaine saisons, se faire vue furieuse dont on se représente assez bien le puissant grondement. Deux fontaines complètent en symétrie le paysage aquatique, et perlent l’espace de leurs gouttes cristallines. Ce sont non pas de grandes fontaines imposantes, mais plutôt de petits oasis rafraîchissants, comme le Sud sait  si bien en installer pour ponctuer joliment l’espace. Espace acoustique également, même si on ne les devine guère que lorsque nous croisons leurs chemins. Et pourtant, elles sont de vrais marqueurs auditifs, incontournables points d’ouïe jalonnant le parcours. Nous ne manqueront d’ailleurs pas de venir en ausculter (eau sculptée) une à chaque PAS, nous asseyant autour de sa margelle, puis plongeant longues-ouïes et stéthoscopes dans son bassin, improvisant une aqua-scène de bulles glougloutantes. Instant ludique pour petits et grands, car chaque PAS constitua d’ailleurs un groupe de tous âges, où chacun observa d’ailleurs, quasi religieusement, une « règle du silence en écoute », ce qui donna à ces expériences partagées une incroyable force, puisant dans la synergie émanant du groupe-même. L’un des grands attraits des écoutes partagées, je ne me le répèterai jamais assez.
Donc nous effectuons à chaque PAS une déambulation traboulante, mes accointances lyonnaises ressortent ainsi, avec ici quelques fugaces sons installés (justement un métro lyonnais), transport sonore décalé dans ce village, ici des tintinabullis faisant doucement sonner ruelles et voûtes – ici une halte dans le beau silence de l’église, ici une pause assis au bord de l’eau qui dévale gentiment la vallée, ici encore une oreille collée à un pont, ou bien sous les peupliers trembles chantant dans le vent… des jeux de postures, de micros surprises, aller chercher l’écho de la montagne ou l’infime son des petites choses qui crissent sous nos PAS.
A l’issue de chaque PAS, je questionne les participants sur leur Point d’ouïe idéal, leur Sweet-Spot diraient nos amis anglo-saxons, celui qu’ils aimeraient inaugurer comme espace d’écoute privilégié. Étant dans une municipalité à démocratie participative où la voix de chaque électeur compte, je ne pouvait pas faire moins que d’adopter une démarche (des marches) participative(s). Les avis divergent, même si des lieux reviennent souvent, rives, fontaine, ruelles… Petits et grands s’expriment sur ce qu’ils ont entendus, ce qu’ils élirait comme Pont d’ouïe marquant, j’aime, j’aime moins, j’adore…
Il me faudra trancher, et à l’aune des réponse, et de mon ressentis, je choisis d’installé mon Point d’ouïe sous le pont du Rieussec. Juste ce qu’il faut de sons et de calmes, de vie et de quiétude, un bel équilibre verdoyant, mais néanmoins directement connecté à la pierre, à la vie villageoise.
Une des promenade s’achèvera donc par l’inauguration officielle du point d’ouïe, petit discours d’un des élus présents, trois minutes de silence écoute pour marquer l’événement, avant que de faire en sorte que ce nouveau Point d’ouïe ne rejoigne la cartes de ces prédécesseurs désormais géolocalisées.
Le dimanche, une partie des musiciens improvisateurs du festival investissent le marché, les rues et places, dialoguent d’instrument à instrument, facétieux, volubiles ou discrets, jouant avec les acoustiques, ruissellement de notes et de sons qui tissent une musique sur la musique même des lieux, contrepoint
C’est ainsi, dans la très bonne ambiance de ce festival où se sont croisé publics, organisateurs, bénévoles, musiciens, visiteurs auditeurs, marcheurs écoutants d’un jour, amis venus me faire un coucou clin d’oreille… que j’augmente ma collection de six PAS fraîchement parcourus et d’un nouveau Point d’ouïe inauguré. Merci à tous les acteurs de ces belles rencontres !

Musiques des lieux et des instruments

https://www.mixcloud.com/desartssonnants/saillant-sons/

Carte des Points d’ouïe Inaugurés

https://www.google.com/maps/d/edit?mid=1pnyLlyY12C6HeaqKgJhOmLMFM-w&ll=44.6970819543434%2C5.195798078771531&z=19

Site du festival « Et pendant ce temps les avions »

http://bza-asso.org/index.php/etpendantcetempslesavions1/

Points d’ouïe – Rencontres Made of Walking – « Une table des marches » – La Romieu

Made of Walking  2017 – A Table o Walks – Une table des marches »

Écoutez la terre

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La Romieu 27 August – 1 September

A first glimpse of the program in progress:
Stefaan van Biesen & Annemie Mestdagh (Belgique): A Scent of Silence (workshop/walk)\
Leo Kay (Bruxelles, Belgique) : Exploring porosity and allowing oneself to get (workshop)
Panagiota Mavridou (Grèce) and Anastasia Peki: Listening for a common ground (listening walk – workshop – improvisation)
Pam Patterson and Leena Raudvee (Toronto Ca): Listening – On the Architecture of Aging (walk – participative performance)
Julie Poitras Santos: (Portland, Maine – USA) hlystan (walk – participative performance)
Ruth Broadbent (Oxford – UK) : Walking a Line: encounters through drawing (walk -workshop)
Isabelle Clermont  (Trois Rivières – Québec) : To the path of stars (listening/sound walk – workshop)
Ienke Kastelein (Utrecht – Pays-Bas) : walking in circles and lines (listening walk – participative performance)
Ivana Pinna ( Barcelone Italie) and Angeliki Diakrousi (Patras Gèce) : My way home (sound walk)
Katerina Drakopoulou (Athènes – Grèce) 22 stops (walk – participative performance)
Wendy Landman( Boston – USA) : Listening to walking/Making space to listen (conference)
Gilles Malatray (Lyon – France) : PAS – Parcours Audio Sensible, une expérience partagée- Sensitive Audio Walk, a shared experience (listening / sound walk)
Peter Jaeger (London – UK) Midamble (walk – durational reading-performance)
Carol Mancke ( London – UK) Circling back-thinking through (an open table of walks)
Geert Vermeire ( Bruges – Belgique) : Just a walk (silent walk)
Christian Porré, Stefaan van Biesen and Geert Vermeire: En Balade avec Rimbô (sound walk)
Jeanne Schmid  (Lausanne – Suisse) : Mains sur paysage (walk)

PAS – Parcours Audio Sensibles, workshop à l’ENSA de Bourges

Improvisation marchée, postures d’écoute in situ et dialogues « Sonoris Causa »

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A l’invitation des professeurs du Post diplôme « Art et création sonores » de l’ENSA – École National Supérieure d’Arts de Bourges en partenariat avec le Conservatoire de Musique et de Danse de cette même ville, Jean-Michel Ponty et Roger Cochini, la ville de Bourges a cette fois-ci servi de terrain à de nouvelles rencontres et explorations sonores.
Une première demi-journée était consacrée à la pratique du Soundwalk, parcours urbain en écoute à l’appui, suivi d’une discussion autours des parcours et paysages sonores, de l’écologie sonore et des relations à la création artistique qui s’y rattachent.
Cette fois-ci, pas de repérage préalable, par manque de temps, dans un emploi du temps plutôt resserré.
Donc nous partons, étudiants, professeurs et Dinah Bird, une invitée artiste sonore qui était venue parler création radiophonique les journées précédant mon intervention.
Pas de plans géographiquement préconçus donc, je guide la balade en fonction de ce qui se passe, des lieux que je découvre en même temps que je les regarde et écoute, à l’improviste.
Ceci dit, l’habitude d’arpenter le terrain urbain, de l’écouter, de confronter architecture effets acoustiques et ambiances sonores, fait que le parcours peut se construire assez naturellement, in situ, tout en réservant des surprises impromptues et qui plus est bienvenues.
Il faut d’ailleurs bien reconnaître que certains sites se prêtent plus facilement à l’exercice des PAS que d’autres, ou tout au moins révèlent plus vite, ou facilement, leur potentiel auriculaire, du fait de leur topologie, architecture, urbanisme…
Ne prenant pas trop de risques, y compris celui de me perdre, géographiquement,  je choisis donc de rester dans une partie emblématique de la cité, le très ancien cœur historique, avec ses maisons à colombages, remarquables, ses ruelles parfois très resserrées, pavées, sinueuses, sa cathédrale imposante…
Le fait de cheminer entre d’étroits murs, dans des espaces très minéraux, pierres et pavés mêlés, donne d’emblée à l’écoute une tonalité parfois intime, sans large ouverture et perspective de champs sonores lointains, des espaces qui peuvent être ressentis comme oppressants à l’écoute, selon certains étudiants.
Les pavés, comme dans beaucoup de « vieilles bourgades » colorent le parcours de rythmes limite infra-basses, caractéristique acoustique d’une historicité urbanique.
Nous profitons en tous cas de points d’ouïe stratégiques pour construire une scénographie auriculaire, ponctuée de pauses/postures d’écoute.
Par exemple une alignée de chaises devant un manège pour enfants, sur lesquelles nous prenons place. S’y déroule une déchirante scène ponctuée de cris et de larmes de gamins, arrachés trop prématurément à leur goût, à l’attraction foraine. Cinéma pour l’oreille aurait dit Michel Chion.

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Un abri de tôle sous un chantier de façade où nous écoutons la majorité des sons acousmatiques, les sources cachées, derrières nous, hormis les passants qui traversent le groupe, en nous regardant d’ailleurs, comme souvent, d’un air étonné et interrogatif.
Un sas d’entrée de magasin dont les portes coulissantes s’ouvrent tantôt sur l’intérieur et sa Musac sirupeuse, tantôt sur l’extérieur et les bruits de la rue. Nous pouvons jouer à mixer les ambiances outdoor/indoor via nos mouvements. Nous le faisons d’ailleurs.
Une joueuse de percussion (Surdo) qui traverse de façon impromptue la rue, et que nous décidons de suivre jusqu’à la perdre de vue, et d’ouïe. Cette petite filature nous amène dans une ruelle très étroite, où j’installe de façon éphémère, via une dizaine de micro-HP autonomes, des sons de métro lyonnais disposés dans l’espace, histoire de décaler un brin l’écoute. Puis haut-parleurs éteints, la ville, la ruelle, dans une forme de douce résilience, reviennent à leurs atmosphères initiales.

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La percussionniste réapparaîtra de façon fortuite,  dans notre champ d’écoute, pour à nouveau se perdre dans l’ambiance urbaine – beau scénario d’écoute à l’improviste, une petite histoire se raconte à nous écoutants, entre ruptures et récurrences.
La cathédrale, espace incontournable, pour moi. Son parvis très venté ce jour-là donne un l’air grondant à nos oreilles. Son intérieur est  majestueux, réverbérant comme il se doit. Une porte ouverte laisse entrer les sons assez agressifs d’un chantier où une scie découpe violemment le macadam dans un beaux vacarme enrobé de poussière.
Deux détours de rue après, le calme se réinstalle rapidement. Magie des villes où l’on peut jouer des effets de coupures, d’amortissements rapides des sources auditives. Les voix retrouvent alors aussitôt une place privilégiée.
Un petit parc urbain nous donne l’occasion d’ausculter intimement végétaux et matières, d’élargir, de colorier et ce canaliser notre écoute par des « longues-ouïes », partie ludique de notre exploration.
Nous rentrons. Halte au passage sous un arbre dont les gousses de fruits secs bruissent joliment sous le vent.
Nous reprenons les mini HP en mains pour tester des écoutes en mouvement, dans la cour de l’école, jeux de micro sonorités mouvantes.
S’en suit un débriefing et des questionnements sur les ressentis, les définitions, pour chacun, des paysages sonores, post PAS.
 Puis, des échanges autour d’une présentation  présentant différents acteurs, actions et réflexions liés au paysage et au parcours/installations sonores en espace public. Les étudiants, ou plutôt les jeunes artistes, sont très réactifs et sensibles, impliqués dans une démarche personnelle qui augure de belles réalisations et réflexions en chantier.
Le lendemain, il s’agit d’une présentation de différents étudiants de leur projets respectifs, menés dans le cadre du post diplôme.
Projets riches, diversifiés, et déjà nourris de solides réflexions.
Nous y trouvons entre autre des axes de création/recherche autour de la nourriture, du corps queer, des sons d’ambiances liés au divertissement, au monde du travail, à l’espace public, un dispositif de « pli catastrophe » ou la visualisation d’une forme de violente rupture/résilience sonore et cinétique….
Les étudiants défendent avec passion leur projet, dans un argumentaire déjà bien travaillé, et sont tous preneurs de références pouvant enrichir et élargir leurs recherches.
D’ailleurs, fait suffisamment rare pour être souligné, les sept étudiants de la promotion Arthésis, quatrième du post-diplôme, forment un groupe extrêmement soudé, à tel point qu’ils jouent tous sans exception dans un groupe musical, suite à un workshop encadré par Alexis Degrenier.
http://artetcreationsonore.eu/concert-arthesis/
Conséquence de cet engagement collectif, les deux responsables du post-diplôme envisagent, de concert avec les étudiants, de prolonger désormais les cursus d’une année, soit deux années de post-diplôme en place d’une seule, pour creuser plus avant les projets.
En bref, un accueil très chaleureux, tant de la part de Jean-Michel Ponty à l’énergie communicative que de Roger Cochini, partageant avec une belle gentillesse son incroyable et généreuse mémoire post-schaefférienne, nourrie de moult expériences pédagogiques, que de la part des étudiant chercheurs, hyper motivés et ouverts aux échanges de tous crins.
Deux riches journées d’où je repars en sentant que m’a propre démarche est vraiment nourrie et enrichie à l’aune de ces rencontres, que je dirais vitales pour avancer un peu plus dans un parcours où le relationnel reste pour moi au cœur de l’écoute.

 

Des écoutes en images – @Photos Roger Cochini (cliquez sur la photo pour accéder à l’intégralité de l’album

Workshop à l'ENSA de Bourges

 

http://artetcreationsonore.eu/

PAS – Parcours Audio Sensible – Partition n°3

Écoutez dans les pas…

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Lieux : là où bon vous chante

Personnages : Vous et… votre cible…

Durée : Comme bon vous semble

Périodes : de jour comme de nuit

Actions
– Décidez d’enclencher un processus de marche
– Choisissez une personne
– Suivez cette personne, jusqu’à ce qu’elle disparaisse de votre champ de vue, ou que décidiez d’interrompre le processus de marche
– Écoutez dans son sillage
– Vous pouvez imaginez ce qu’elle pourrait entendre
– Si elle disparait, choisissez une nouvelle personne, ou cessez le PAS.

Variante
Vous pouvez, à un moment, abordez la personne pour échanger autour de l’écoute.

PAS – Parcours Audio Sensible, partition n°2

Points d’ouïe de la carte au terrain

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Actions en deux temps

Première étape 

– Choisissez un lieu, un quartier que vous ne connaissez pas, ou très peu.
– Procurez vous une carte, ou un extrait de carte de l’endroit que vous désirez investir.
– Tracer un parcours au crayon en suivant les rues, sentiers, de préférence en créant une boucle avec un point d’arrivée identique à celui de départ…
– Au regard de la carte et du tracé, imaginez ce que vous pourriez entendre en suivant cet itinéraire
– Vous pouvez consigner par écrit les sons que vous penseriez écouter sur le parcours.

Deuxième étape

– Sur le terrain, parcourez l’itinéraire préalablement tracé, dans une posture de promeneur écoutant.
– Comparez votre écoute avec vos spéculations préalables.
– Tester l’exercice sur plusieurs parcours…

 

Remarque 1 : Attention aux échelles de la carte et du territoire, prenez garde à la démesure, pour envisager un parcours réalisable in situ.

Remarque 2 : Comme dans toute partition de PAS, vous pouvez communiquer à Desartsonnants les résultats de la marches, itinéraire, traces, ressentis…

Point d’ouïe , partition de Parcours Audio Sensible n°1

Partition de PAS – Parcours Audio Sensible n°1
« Banc d’écoute »

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Lieu :  A votre choix
Temporalité :  A votre choix
Participant (s): Solitaire, en duo, à trois ou quatre
Milieu : Urbain ou rural
Spécificité : Un ou des banc(s) public(s)

Actions :
– Choisissez un point de départ dans votre ville, village, quartier, ailleurs…
– Mettez vous en marche jusqu’à ce que vous trouviez un banc public.
– Asseyez vous y.
– Écoutez la ville, au minimum trois minutes, plus si affinité, jusqu’à ce que vous le souhaitiez.
– Quittez le banc.
– Gardez l’expérience dans un coin de votre mémoire.

Variante 1
– Invitez un passant, même et surtout inconnu à partager votre banc d ‘écoute
– Parlez de l’expérience partagée avec lui rétrospectivement.

Variante 2
– Effectuez un circuit de bancs d’écoute en réitérant sur plusieurs assises l’expérience, en journée, de nuit…

Variante 3
– Demandez à Desartsonnants de vous accompagner dans cette partition « Banc d’écoute »

Variante 4
– Relatez par écrit, en quelque mots, votre expérience à Desartsonnants (lieu, heure, durée, choses entendues, ressentis…)

Points d’ouïe et paysages sonores partagés, des nourritures

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Il s’agit de livres, films, textes et spectacles ayant durablement  impressionné Desartsonnants, et incontestablement nourri, de différentes façons, le projet d’écoute en marche, ou plutôt le nourrissant encore au jour le jour. Et aussi de coups de cœur que j’ai envie de partager.
Ces sources et ressources sont énoncées ici sans aucune hiérarchisation…

Du bon éloge de la lenteur de Pierre Sansot (1998)
Prendre le temps de faire pour échapper à la vitesse, à la frénésie de l’époque.
Privilégier l’art du peu et flâner activement, une réflexion tonique et écalée.

Le paysage sonore – The tuning of the World – Raymond Murray Schafer – 1977
Une bible, un texte fondateur  pour les défenseurs d’une belle écoute et de l’écologie sonore.

L’hybridation des mondes, ouvrage sous la direction de Luc Gwiazdzinsky – 2016
Recherche, arts, aménagement du territoire… Penser les imbrications, les interactions, croisements, créolisations, métissages… S’en saisir pour construire de nouvelles formes et dispositifs.

La pêche à la truite en Amérique, Richard  Brautigan – 1961
Le pays où les fauves sont de doux philosophes, les truites des êtres de rêve, les pastèques les fruits sucrés de l’Eden… Des paysages incontournables.

Le droit à la paresse, Paul Lafargue – 1880
Les hommes et la « valeur du travail », manifeste qui garde aujourd’hui et plus que jamais tout son sens pour (re)penser autrement nos vies de travailleurs.

Espèces d’espaces, Georges Pérec – 1974
De la feuille de papier à l’univers intersidéral, une belle plongée poétique dans les espaces multiples d’un grand penseur.

La strada – Federico Fellini – 1954
Un chef-d’œuvre cinématographique qui m’a fait découvrir très tôt les routes du monde selon Fellini, entre humanité généreuse et noirceur impitoyable.

Le dépaysement, voyages en France – Jean-Christophe Bailly – 2011
Une réflexion historique, géographique, poétique, philosophique… sur des paysages à redécouvrir sans cesse. Un beau dépaysement français sans cocarderie aucune. Un de mes livres de chevet.

L’été, Noces, retour à Tippaza – Albert Camus – 1939/1952
Paysages mythologiques, humanistes, existentialistes, jouir du Monde intense et vibrant…

L’usage du monde – Claude Nicolas Bouvier – 1963
Un récit de voyage culte, une série d’émerveillements en toute simplicité…

Le promeneur écoutant – Michel Chion – 1993
Essai d’acoulogie, les sons, l’écoute, à l’aune du langage.

Les hétérotopies – texte conférence de Michel Foucault – 1967
Les rapports complexes de lieux contre-espaces de contestation et de (re)construction, d’espaces superposés. Une réflexion philosophique qui ouvre de riches géographies intellectuelle et humaines.

Walking (De la marche) – Henry David Thoreau – 1862
Un essai posant les bases d’une réflexion visionnaire sur une approche environnementale, écologique avant l’heure, par le père de la désobéissance civile anti esclavagiste.

Marches dans la ville – Michel de cerveau in L’invention du quotidien, l’art de faire – 2002
Entre dehors et dedans : des arts de faire ou le lieu urbain comme espace pratique, une pensée en marche.

Tentative d’épuisement d’un lieu parisien – Georges Pérec – 1982
Observation in situ autour d’un espaces, de ces richesses, monotonies, variations…Inventaire littéraire sensible autant qu’utopique.

Histoire du silence – Alain Corbin – 2016
Une superbe méditation entre religion, nature, philosophie autour du, ou plutôt des silences depuis la Renaissance à nos jours.

L’art des bruits de Luigi Russolo – 1913
Un manifeste bruitiste pour composer avec les bruits urbains, la vitesse, le progrès et les technologies naissantes.

Listen – Texte et projet de Max Neuhaus – 1966
La Soundwalk comme une expérience performative  esthétique des musiques de la ville. Un manifeste précurseur de l’écoute en marche.

Circuits D – Spectacles de Délice Dada
Suivez les guides venez vous instruire d’une histoire locale mémorablement réécrite, rire d’un paysage familier inventivement réinterprété… Subtile loufoquerie dadaïste urbaine!

Les nouvelles de J.G Ballard – 1956/1992
Des paysages étonnants, aux frontières du réel, ou bien au-delà…

La psychogéographie de Guy Debord
Théorie situationniste de la dérive pour repenser politiquement  la ville.

Walkscapes – Franscesco Careri – 2013
Les pratiques de la marche par un groupe d’architectes déambulateurs italiens. Petite perle sensible, artistique, au cœur d’une pensée de l’aménagement du territoire.

Les romans de Jack London
La belle œuvre d’un socialiste aventurier et arpenteur de grands espaces, de villes misère, de natures inspirantes, d’humanité chahutée…

Bivouac – Spectacle de la cie Générik vapeur
Un déboulé sauvage, tonitruant, émotionnel, d’hommes et de femmes bleus, qui prennent la ville à revers !

La belle encontre d’Élie tête et de l’association Aciréne en 1984, et les travaux réalisés avec cette dernière, notamment « Haut-Jura terres sonores ».

Et tant d’autres choses inspirantes qui font que les projets Desartsonnants puisent rester en état de marche…

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