PAS – Parcours Audio Sensible, avec Geneviève Girod

Tour du lac d’Emprunt au Grand Parc de Miribel  Jonage

C’est Geneviève Girod, conseillère en management environnemental qui, outre le choix du lieu, guidera la marche.

Dix sept heures, fin août, la température est très douce, chaude même, le soleil luit tout ce qu’il peut, nous nous mettons en marche pour un tour de lac d’Emprunt.

L’endroit présente un entre-deux composé de sauvage et d’aménagé, comme un site naturel mais où la proximité urbaine se fait nettement sentir, ne serait-de qu’à l’oreille.

Le lac est de taille très modeste, le premier tour piétonnier, effectué en solitaire, m’a pris environ quinze minutes, quelques centaines de mètres de pourtour.

Il est niché au sein d’un immense parc métropolitain de 2200 ha, pas moins, site accueillant de grands et de petits lacs, issus pour la plupart d’anciennes carrières réaménagées. Réserve naturelle labelisée Natura 2000, avec une omniprésente de l’élément aquatique, c’est un espace protégé, dans lequel  nous trouvons une incroyable biodiversité de paysages, de plantes et d’animaux, que le citadin lyonnais peut venir apprécier facilement de par sa proximité avec Lyon.

C’est à coup sûr une grande richesse et une immense chance  que de pouvoir profiter de tels espaces à portée de ville.

Pour revenir à notre promenade, la quiétude du lieu impose quasiment une conversation à l’échelle de l’ambiance sonore, calme, sereine, pleine de respirations.

Nous nous fondons, plus ou moins consciemment, dans l’atmosphère du site, en respectant ses presque silences.

Il s’agit pourtant d’en parler, de raconter ce moment de déambulation, sans contrainte, en toute liberté.

La question de la narration, de sa forme, se pose donc, sous-jacente.

Beaucoup de sonorités, de lumières, d’ouvertures et de fermetures visuelles, nous donnent matière à conter, même si elles sont parfois difficiles à retranscrire par les mots. On y entend des voix, des aboiements de chiens réverbérés par la forêt et les nappes d’eau, des pas décrivant à l’oreille la texture des sols très variée tout au long du parcours, des éléments discrets mais bien présents, relevant de l’aquatique…

Le lac présente un écran lisse qui portent les voix et autres sons d’une rive à l’autre, miroir amplificateur acoustique toujours efficace..

Le monde animal est à la fois discret, acoustiquement ténu, mais bien présent, assez logiquement dans ce type d’espace.

De mémoire, il est parfois beaucoup plus présent, selon les heures,les saisons et les conditions météorologiques.

Dans notre conversation,  ne pas avoir peur du vide, des vides sonores, des blancs dit on en radio, en tout cas dans cette promenade.

Nous parlons du visible, de l’audible, de l’odorant, du sensible,  mais également des histoires connues et plus pittoresques du parc, de ses « mythes » et de ses usages, de l’agriculture péri-urbaine, des pratiques classiques ou plus exotiques, étranges, qui abondent sur un si vaste lieu.

Après un tour à un rythme plutôt apaisé, nous regagnons progressivement la ville finalement toute proche, et approchons de la route principale, très circulante.

Les sonorités deviennent progressivement plus denses, et, en comparaison du moment de quietude précédemment vécu, nous paraissent logiquement beaucoup plus agressives.

La problématique de la narration sonore, ou de la narration liée au paysage sonore, reste un questionnement en suspend. Que raconter et comment, via  ce mélange de parcours physique, de regard, d’écoute, de commentaires in situ, forcément partiales et fragiles dans leur improvisation du moment, à la merci de ce qui se passe, du lieu et du moment ?

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