Parcours Audio Sensibles nocturnes, nuits sur écoute

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@photo GMVL – Le paysage sonore dans lequel nous vivons – Projet Européen Erasmus+

En préambule, donner à entendre, la nuit

Entendre, la nuit.

Écouter est une activité qui peut nous sembler naturelle, plus ou moins consciente, presque vitale dans certaines circonstances, ou tout au moins des plus importantes dans des relations sociales au quotidien.

Écouter son environnement, au-delà des situations de crise, d’agression et de pollution sonore, est un geste moins habituel qu’on pourrait le penser de prime abord.

Mieux comprendre comment fonctionnent des écosystèmes, territoires acoustiques, à l’aune de notre écoute, et les apprécier d’autant plus qu’ils nous sont ou deviennent familiers, décryptables, est encore une étape supplémentaire, une forme de (re)connaissance sensible, élargie, de son milieu.

Ce qui ne doit pas pour autant occulter la magie de l’écoute instinctive, intuitive, spontanée, liée au seul plaisir d’entendre, ou de bien s’entendre.

Le territoire, ou paysage sonore, diurne ou nocturne, est bien souvent ignoré, passant généralement au second plan de la chose vue, et restant semble-t-il plus difficile à cerner du fait de sa non visibilité, de son côté sans cesse mouvant, instable, souvent imprévisible, et de son immatérialité avérée.

Pourtant il existe bel et bien des constantes, des agencements récurrents, tout comme des singularités signant un espace sonore, qui de fait, devient plus identifiable, et dissociable d’un autre, et où l’on peut plus facilement trouver sa place en temps que résidant auditeur. Qui plus est la nuit

Un centre-ville n’est pas une zone portuaire, une montagne ne sonne pas comme une plaine, une forêt ne résonne pas comme une place publique minérale, les langues et dialectes, accents et expressions locales consolident des formes d’appartenance, les cloches et les fontaines ont de vraies personnalités, et s’ancrent dans les espaces acoustiques qui les transforment autant que ces dernières colorent et façonnent leurs environnements. Réciprocité acoustique.

La nuit, bien évidemment, ne sonne pas comme le jour.

Comment, via un PAS – Parcours Audio sensible, nous pourront marcher, arpenter, pour mieux entendre, écouter, mettre en place un processus de partage d’expériences sensibles ?

Comment faire pour que ces marchécoutes, en l’occurrence nocturnes, contribuent à faire émerger la conscience de paysages sonores, à la fois quasiment universels et pourtant Oh combien singuliers.

Nous nous attacherons ainsi à l’écoute d’ambiances urbaines nocturnes.

 

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@photo Séverine Bailly – PAS Parcours Audio Sensible nocturne à Crest (26)

L’instant du paysage sonore nocturne

En règle générale, la nuit amplifie les ressentis, sonores y compris.

Je citerai ici, pour illustrer le propos, le beau titre d’une œuvre musicale d’Arnold schœnberg « La nuit transfigurée ».

Pourrait-on parler ici de nuit transonifiée?

Une nuit écrin de l’audible, support du sonore, scène acoustique à ciel ouvert, à 360°, espace propice à des sources sonores qui agenceraient les sons urbains sous nos pas, lors d’un parcours d’écoute, pour nous donner une forme de sérénade singulière, dédiée tout particulièrement aux promeneurs écoutants noctambules.

L’apaisement sonore que connaissent certains lieux, surtout lorsque la voiture tend à déserter la cité, l’obscurité tombante et la transformation, l’installation d’ambiances lumineuses, donnent de nouvelles colorations à la ville, jusque dans ses atmosphères auriculaires.

Tout marcheur urbain connaît le plaisir de la bascule sensorielle, progressive, celle qui s’effectue entre chiens et loups, jusqu’au moment où l’oreille, et les autres sens, entrent pleinement dans l’univers nocturne.

Un sentiment d’immersion sensorielle, acousmatique1 pourrait-on dire, nous imprègne dés lors, faisant émerger de nouvelles sensations.

Expérimentons ici l’inouï, au sens littéral du terme, celui nimbé de pénombre.

Parcourons des espaces parfois plus feutrés, plus intimes, laissant la place à de douces émergences, à des ambiances acoustiques sereines.

Jusqu’à ce que parfois, un son anodin, le claquement des pas sur le pavé, d’un briquet, réverbéré pas la minéralité urbaine, puissent prendre une connotation inquiétante, sinon anxiogène, différente en tous cas qu’elle ne l’aurait été en journée.

La nuit porte conseil dit-on, elle porte aussi, et fait porter les sons dans de plus vastes espaces laissés libres, ou rendus plus disponibles, par la disparition, ou l’estompage de nombreuses sonorités diurnes.

Une forme de désaturation acoustique se fait sentir, ce qui ne peut que nous profiter, dans une société prônant la vitesse et la démultiplication galopante des média.

Il nous est parfois nécessaire de vivre un desépaississement urbain, y compris par l’oreille et la lenteur de la marche.

Le temps de la nuit est sans doute un instant privilégié pour cela.

Dans l’idée d’une certaine poésie liée au climat nocturne, si on prend le temps d’en rechercher les aménités paysagères, l’oreille n’est certainement pas en reste.

Bien sûr, tout n’est pas si simple.

L’apaisement du jour tombant faisant mieux ressentir, voire entendre les émergences sonores, la fraicheur invitant le badaud noctambule à converser dans l’espace public, voire à y fêter quelques esprits de la nuit, font que certains conflits d’usage peuvent naitre et perturber la vision, et en l’occurrence l’audition, d’une douce nuit enchanteresse.

Mais prenons ici le parti de rechercher, d’explorer, d’expérimenter, à travers une marchécoute nocturne et collective, un PAS – Parcours Audio Sensible, le partage de sensibilités et d’aménités audio-paysagères, à fleur de tympan, plutôt que les espaces pouvant être perçus comme négatifs.

1Nom donné aux disciples de Pythagore qui, pendant 5 années, écoutaient ses leçons, cachés derrière un voile, sans le voir.

Se dit d’un bruit que l’on entend sans voir les causes dont il provient.

 

1Nom donné aux disciples de Pythagore qui, pendant 5 années, écoutaient ses leçons, cachés derrière un voile, sans le voir.
Se dit d’un bruit que l’on entend sans voir les causes dont il provient.

Invitation à des  Conf’errances et PAS – Parcours audio Sensibles

Une Conf’errance, entre silence(s) partagé(s) et échange(s).

Un PAS – Parcours Sonore Audio Sensible nocturne dans une ville, un quartier, un site spécifique, d’après repérage.

Un parcours en fonction de ce qui se passe, des sons qui se déroulent en chemin, des accidents et aléas auriculaires.

Une heure de marche silencieuse, ponctuée de Points d’ouïe (pauses, lectures, objets et postures d’écoute), suivie d’un échange autour des partages de ressentis, notions de paysages sonores et d’écologie acoustique…

Jauge public : Dans l’idéal, 20 à 30 personnes maximum.

Possibilité de faire plusieurs marches sur différents jours, dont une diurne pour comparer les ambiances nuit/jour.

 

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@photo Ienka Kastelein – Night Soundwalk – Made of Walking 2018– La Romieu (Gers)

Liens – Carnets de notes et de sons autour de PAS nocturnes

Charleroi by night

De rives en rives, Walk Dating Nocturne

« Les Temps d’Arts » est levé, deux nocturnes

Loupian et les chants de la nuit

PAS – Parcours Audio Sensible nocturne à Lyon Vaise

Oasis sonores et traversées nocturnes

Point d‘ouïe nocturne bastiais, les oreilles au vent !

Victoriaville, souffles et chuintements nocturnes

Points d’ouïe nocturnes

Nocturne montoise (sons)

Une petite Nuit de bout à Lyon (sons)

Mons le son, nuit centrale (Sons)

Nuitées (sons)

Soir de pluie (Sons)

Promenade nocturne dans les couloirs et jardin de l’Hôpital de l’Hôtel-Dieu à Lyon (Sons)

Parc Roquette nocturne (Sons)

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