J’ai, ces dernières années, parcouru beaucoup de kilomètres en voiture (de moins en moins), trains, bus, et parfois avions et bateaux. Néanmoins, l’aventure, petite ou grande, ne commence vraiment pour moi que lorsque je mets pied à terre. Je me sens bien arrivé lorsque j’arpente et écoute, deux gestes souvent indissociables dans ma pratique, le territoire en bout du chemin, où qu’il soit, et fût-il une des innombrables étapes d’un long parcours toujours en chantier.
C’est également lorsque, durant ces arpentages-écoutes, les rencontres, les échanges, les expériences humaines, les explorations partagées, font que les voyages s’ancrent plus profondément dans un parcours intime, paysage sonore affectif, singulier, personnel et pourtant je l’espère partageable.
C’est sans doute ici que le récit se construit, autre voyage dans le voyage, pétri de mémoires vives, où les sons sont inscrits en exergue d’une histoire rhizomatique, entre les deux oreilles.