
Au sommet d’une combe, surplombant la ville, un musée du temps.
Histoire d’une cité horlogère.
En extérieur, une fontaine, monumentale, métallique.
Un long balancier rythme le temps de son mouvement en va et vient lancinants, inlassablement.
Cet assemblage chronométrique se fait également entendre.
Il grince, gémit, ferraille, cliquète, avec parfois de réels désynchronisations semblant contrarier la rigueur du balancier tel qu’on le voit osciller.
De petites contradictions véritablement anachroniques, où le son et le mouvement observés, ne partageraient pas toujours le même espace-temps.
Au bas de la ville, le remontoir.
Une petite cabine ascenseur-funiculaire qui permet d’avaler rapidement la raide pente menant à la gare, à moindre effort.
Là encore, un mouvement pendulaire, tout autre.
Linéaire, de haut en bas, et vice et versa.
Ce remontoir est très utilisé, parcourant chaque jours d’innombrables trajets.
Dedans-dehors, il a aussi sa façon de souligner à l’oreille ses rotations verticales.
Les poulies et câbles grincent, grondent, les portes chuintent; toute une palette sonore associée aux flux de voyageurs transitant de bas en haut de la cité.
Et si, par un dérèglement, un glissement géographique, l’horloge du musée dialoguait avec le remontoir, créant une ligne sonore, contrepoint imaginaire du bas de la ville jusqu’à une ligne de crêtes ?
Résidence artistique « Écoute voir Le Locle, Point d’ouïe et Points de vue » à Luxor Factory, avec Jeanne Schmid – octobre 2018
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