
Hier soir, un peu avant 19.00, une belle et surprenante scène d’écoute, s’est jouée.
Je suis assis sur un banc, ce qui chez moi est courant, sur une place où jouent de jeunes enfants sous la surveillance de leurs parents.
L’air est frais, mais il fait beau, et de magnifiques lumières inondent le quartier.
Le décor est posé, action !
Un jeune est homme est assis sur un banc, pas très loin du mien.
Il sort une trompette de son boitier, et joue, de douces phrases bien swinguées, interrompues de moment de silence.
Il a un belle technique, des phrasés qui laissent deviner une pratique d’assez bon niveau.
C’est donc très agréable à entendre.
Les enfants et parents s’arrêtent pour profiter de ce concert inattendu.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là.
D’une fenêtre d’un immeuble voisin, une autre trompette se fait entendre.
Elle égraine des thèmes de Star Wars.
Le trompettiste du banc, surpris, regarde qui lui répond de sa fenêtre.
Les autres écouteurs en font de même.
Surprise, c’est un enfant d’une dizaine d’années qui se prête au jeu.
S’installe un dialogue, jam session à distance, de banc à fenêtre, de fenêtre à banc.
Les trompettistes jouent à tour de rôle, s’écoutant, laissant des instants de silences, de respiration.
Celui au banc reprend les thème lancés par celui à la fenêtre, les faisant swinguer dans de modestes mais fines improvisations.
L’échange est surprenant, rafraichissant, revigorant.
Les auditeurs de cette fin de soirée applaudissent.
Un accordéon, débutant lui aussi apparemment, viendra se joindre, d’une autre fenêtre, à cet ensemble improvisé.
Moment étonnant, et qui réchauffe le cœur comme les oreilles, dans cette pénurie ambiante de musique live.
Merci à ces protagonistes d’un instant, à ce public bon public, merci au hasard des choses.
Je me dis que mince, je n’ai pas d’enregistreur pour pérenniser le moment.
Et puis je me dis que, de toute façon, un enregistrement aurait eu bien du mal à faire ressentir la magie de cet instant suspendu; alors tant pis, je vous le raconte, tel que je l’ai vécu.