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Plus de 20 ans à habiter dans ce même quartier, malgré d’incessants déplacements, y revenir toujours, s’ y ancrer en quelque sorte, comme dans un port où il fait bon mouiller pour s’y ressourcer.
Forcément, le temps marque un territoire, forcément, le temps fait territoire.
Territoire de vie, d’activité, de loisirs, de rencontres, d’habitudes, d’habitus. Territoire vu sans être vu parfois, ni entendu vraiment.
Par manque d’exotisme et de dépaysement ?
Et pourtant mille détails le construisent au quotidien. Se stratifient en mémoire vive.
Et parmi eux des sonorités à foison.
Je m’entends finalement bien avec ce coin de la place de Paris à Lyon 9e.
J’y connais et reconnais tant de choses repères, balises, marqueurs…
Les cloches voisines.
Les voix de mes voisins.
De certains passants.
Des commerçants.
Des camelots et primeurs des marchés.
Des clients du bar en bas.
Des trains ferraillant sur le pont.
Des marchés qui s’installent, et se plient.
Des surprenants échos sous le pont Schuman.
Un haut-parleur qui crachote depuis des années dans le hall de la station de métro.
La sirène des premiers mercredis du mois à midi, sur le toit du théâtre.
Les cliquetis du volet roulant du bar en face
Et même la Saône silencieuse.
Toujours trouver un terrain d’entente.
Même s’il semble instable.
Surtout s’il semble instable.
Et avec ta ville, ton quartier, comment tu t’entends ?