PAS – Parcours Audio Sensibles pour écoutants en parkings – Soundwalk for parkings listeners

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Mêle audio en sous-sol – Audio mix in the basement

J’ai toujours aimé, que dis-je, adoré, presque vénéré, les parkings
Surtout leurs niveaux les plus profonds, les plus enfouis, -7, -8, -10…
Ceux qui ont suivi mes pérégrinations urbaines le savent, je les recherche, je les traque, je les arpente avec la constance d’un écoutant underground avide de leur trivialité organique.
La semi obscurité, la froideur des sols et des murs béton brut, les couleurs criardes, les recoins maculés de tâches d’huile, la muzzak omniprésente, tout un univers ambigu…
Et surtout l’acoustique ! Les réverbérations à n’en plus finir, tellement jouissives à l’oreille.
Celles qui donnent envie de crier, voire font crier, chanter, hurler, chuchoter, tel un enfant passant sous un pont, et qui se mesure à un espace pour lui disproportionné, en l’apprivoisant de sa voix.
Celles où le moindre claquement de portière devient déflagration, où les talons claquants rivalisent avec les percutants sticks d’une caisse claire, où les voix sont brouillées et malaxées à souhait.
Les parkings ont souvent une acoustique cathédrale, mais avec en plus la liberté, auto-accordée, d’en jouir sans craindre de profaner le silence, de déranger l’esprit sacré des lieux.
Nous sommes dans des sanctuaires urbains païens, d’un post-modernisme bétonné, architecturalement primitif, comme des avortons corbuséens inachevés.
Ces caves/grottes urbaines, temples de la voiture mise en cases, en rayons, sont également des lieux de prise de son rêvés pour des field recordings obscurs, canailles, souterrains, fouillant des micros les entrailles des villes bétonnées jusqu’aux tripes.
Nous sommes dans des espaces d’expérimentations sonores privilégiés, pour moi en tous cas, semi-publics, et donc sous la haute et généreuse surveillance d’un faisceau de caméras espionnant nos ébats. Nous sommes loin de Dame nature, chère aux audionaturalistes et bioacousticiens émérites. Aux antipodes de l’écologie sonore, quoique…

I always liked, what do I say, adored, almost revered, the parking lots
Especially their deepest, most buried levels, -7, -8, -10…
Those who have followed my urban wanderings know this, I search for them, I track them down, I survey them with the constancy of a listening underground eager for their organic triviality.
The semi-darkness, the coldness of the floors and walls of raw concrete, the garish colors, the corners smeared with oil stains, the omnipresent muzzak, a whole ambiguous universe …
And especially the acoustics! The endless reverberations, so pleasing to the ear.
Those who make you want to shout, or even make them shout, sing, scream, whisper, like a child passing under a bridge, and who measure themselves in a disproportionate space for him, taming him with his voice.
Those where the slightest slamming of the door becomes deflagration, where the slamming heels compete with the hard-hitting sticks of a snare drum, where the voices are blurred and kneaded at will.
Car parks often have cathedral acoustics, but with the additional freedom, self-granted, to enjoy them without fear of profaning the silence, disturbing the sacred spirit of the place.
We are in pagan urban sanctuaries, of a concrete, architecturally primitive post-modernism, like unfinished Corbusian runaways.
These urban caves / caves, temples of the car put in boxes, on shelves, are also places of sound capture dreamed for obscure field records, rascals, underground, rummaging microphones in the bowels of concrete cities up to the guts.
We are in spaces of privileged sound experiments, for me anyway, semi-public, and therefore under the high and generous surveillance of a beam of cameras spying on our antics. We are far from Mother Nature, dear to experienced audio-visualists and bioacousticians. The opposite of sound ecology, though …

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Dans celui-ci, je ne ferai que passer, m’y arrêter, y tendre l’oreille.
Dans cet autre, je jouerai de ma voix, d’instruments divers, ferai claquer et grincer des portes, révèlerai des acoustiques qui au final, ne demandent que cela.
Plus loin, j’installerai ponctuellement des sons, jouant sur les recoins, piliers, angles, parallélismes…
Ailleurs, nous entonnerons chants cris, une improvisation sauvage, des alternances vociférations/silences.
J’imagine une collection de parkings à sonner a l’envi.
J’imagine l’écriture d’un PAS dans un parking de haut en bas, ou inversement.
J’imagine une traversée urbaine reliée de parking en parking, avec des musiciens, des danseurs, des auditeurs acteurs, des échos et silences, des salles de concerts déconcertantes…

In this one, I will only pass, stop there, listen to it.
In this other, I will play my voice, various instruments, slam and creak doors, reveal acoustics which in the end only ask for that.
Further on, I will install occasional sounds, playing on the nooks, pillars, angles, parallelisms …
Elsewhere, we will sing Cree songs, wild improvisation, alternations of vociferations / silences.
I imagine a collection of parking lots to ring out.
I imagine writing a PAS in a parking lot from top to bottom, or vice versa.
I imagine an urban crossing linked from car park to car park, with musicians, dancers, actor listeners, echoes and silences, disconcerting concert halls …

 

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