Une rythmicité kinesthésique

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Le philosophe Michel Malherbe dit qu’en marchant, il faut se détacher de soi-même pour traverser un lieu, et que c’est ce dernier qui ordonne la façon de le traverser. Chose à laquelle j’adhère totalement, y compris et surtout dans l’acte d’écoute.

J’ai du reste mis beaucoup de temps avant de trouver un bon rythme, une bonne vitesse, de bonnes fluctuations, pour parcourir, presque sereinement, des territoires sonores, quels qu’ils soient. Tout cela demande de la patience, et une disponibilité amène à l’environnement, ce qui nous place dans une modeste position d’écoutant, néanmoins actif et acteur du paysage.

Il m’a ainsi fallu du temps et des kilomètres, pour m’adapter aux lieux, aux personnes emmenées, aux ambiances fluctuantes. L’exercice de la marche exige une certaine pugnacité pour trouver, adopter, proposer, et surtout partager la juste cadence, celle qui fera nous sentir en phase, en communion, avec l’espace et le groupe. Mais aussi pour saisir l’instant opportun, le moment optimum, où l’on doit s’arrêter, et la durée de la pause de cette fenêtre d’écoute immobile.

Néanmoins, lorsque cette rythmicité kinesthésique est assimilée, devenue un geste naturel, presque un acte méditatif, silencieux, c’est tout un pan du monde qui s’ouvre à l’oreille, au corps, et à l’esprit.

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