Concert-lecture-arpentage de paysages

Un arpentage auriculaire des lieux
Un PAS – Parcours Audio Sensible public, où seule l’écoute est installée dans des points d’ouïe
Des sons captés in situ
Des sons (re)composés et joués dans un concert-performance improvisé

En préambule, possibilité d’une inauguration officielle et festive d’un Point d’ouïe

Contact
desartsonnants@gmail.com
0780061465

Port Folie Eau

PIC – Paysages, Improvisations, Concerts

Festival Sound Around, Kalinigrad 2019 – Institut Français de Saint-Pétersbourg

En chantier. Je bricole un instrumentarium numérique autant qu’éclectique, avec des bouts de logiciels de création sonore libres, des patchs Pure Data… Je bidouille des field recording (enregistrements de terrain) en live, pour recomposer des paysages sonores via des sons du cru. C’est souvent hasardeux, mais ça donne des choses jouant à la fois sur les marqueurs sonores des lieux, parfois identifiables, et des paysages décalés, frictionnels, où le réel se frotte à l’imaginaire. Je joue, improvise, tricote, sons et ambiances, sous une forme nomade, performative, à la fois concertante et déconcertante… Projet de territoire, l’immersion dans les ambiances auriculaires d’un lieu est la clé de voûte qui fera tenir les sons ensemble, et nous reliera au monde, à ses cohabitant(e)s, par le grand et le petit bout de l’oreillette.

Fiche projet IF

PIC sonore – Paysage Improvisation Concert

PIC – Paysage Improvisation Concert – Juin 2019 – Cathédrale de Kalininberg (Ru) Institut Français de Saint – Pétersbourg

Je ré-ouvre un chantier d’écoute-action, le PIC – Paysage Improvisation Concert, expérimenté en 2019, à Kaliningrad, en Russie, à la demande du festival « Around the Sound », invité par l’Institut Français de Saint-Pétersbourg. J’ai pu retesté cette formule sous une une forme collective, ce printemps avec OTO, l’Ouvroir des Territoires de l’Ouïe à Montbron, entre Charente et Aquitaine.

Première phase, arpentage à oreille nue du terrain, de la ville, de des périphéries, d’espaces « naturels »…

Deuxième phase, prises de son, field recording (enregistrements de terrain), première approche du paysage sonore local.

Troisième phase, Marche écoutante collective, PAS – Parcours Audio Sensible autour des site visités et enregistrés.

Quatrième phase, improvisation publique, (dé)concertante, performative, électroacoustique, à partir des les sons et ambiances captés sur le terrain. Ceci à l’aide de différents logiciels libres, détournés de leurs fonctions initiales, c’est comme cela que je les adore, assemblés comme une boite à outils modulable, pour fabriquer du paysage sonore sans filets.

Cinquième phase, trace/mémoire audio, cartographique et géolocalisées sur internet.

Projet contextuel dont la trame est susceptible d’être adaptée en fonction des lieux et cadres d’accueil.

PS : Une fiche projet est en cours de rédaction

Point d’ouïe, fabrique de paysages sonores en commun à oTo, Ouvroir des Territoires de l’Ouïe

@Photos Arnaud Laurens, oTo

De retour de résidence artistique, de nouvelles expériences de paysages sonores au fil de l’eau, de la mat!ère sonore, textuelle, imagée, à trier, agencer, à construire comme objets de traces récits immersifs.
Tout cela irrigué de belles rencontres, des échanges, la découverte de sites magnifiques, des eaux généreuses, des discussions où écoute et cuisine travaillent à de subtiles réductions, des expériences collectives pour agencer, improviser en live des paysages sonores singuliers…


Au fil des résidence, le paysage sonore dans tous ses états prends du poids, de la consistance, de l’hétérogénéité en même temps que de la cohérence.
Il permet la rencontre, la remise en question de nos rapports au monde, la recherche de beautés tant esthétiques qu’humaines, qui nous feront, dans l’idéal et écoute aidant, mieux vivre ensemble. Écouter est un geste de partage, où il nous faut assumer notre modeste place dans des espaces habitables, sociétaux, de plus en plus fragiles et menacés.
Construire des paysages sonores comme des communs écosophiques, humanistes, est une façon de défendre des valeurs humaines qui nous font trop souvent cruellement défaut.

@Photos Arnaud Laurens, oTo

Projet intinérant « Bassins versants, l’oreille fluante« 

Résidence création accueillie pas oTo – Ouvroir des Territoires de l’Ouïe à Montbron (16)

Merci à cette belle équipe, et tout particulièrement à Arnaud Laurens et Jean-Michel Ponty, à la municipalité de Montbron et à sa Médiathèque, au public aux écoutes attentives et échanges stimulants, pour cette riche ouverture culturelle à portée d’oreille.

D’autres textes, sons, images, récits, suivront…

Les couloirs du son à Montbron

Une résidence artistique à l’Ouvroir des Territoires de l’Ouïe, en collaboration avec la Médiathèque de Monbron.

Dans le cadre du projet nomade en chantier « Bassins versants, l’oreille fluante« 

Sublime écoute des seuils !

@Photo BIME – GRAME 2022

En règle générale, je vous parle ici de paysages sonores, ceux que je vais traquer au cœur de la cité, à ses périphéries, dans des forêts, montagnes, en suivant un cours d’eau… Bref de ce que l’on nomme parfois « musiques des lieux ».

Je ferai aujourd’hui exception à la règle, en vous relatant une extraordinaire expérience d’écoute, dans un auditorium, celui de Lyon, Maurice Ravel, avec de vrais musiciens, et une musique écrite de notes, de rythmes et de timbres. Une fois n’est pas coutume, en tout cas dans les textes de ce blog.

Et quels timbres que ceux de Gérard Grisey, à qui ce concert était consacré !

Et quels musiciens que ceux, quinze ici plus une soprano, de l’Ensemble intercontemporain !

Et quelle œuvre que « Quatre chants pour franchir le seuil » de Gérard Grisey !

Cette musique nous parle de la mort, ce seuil que tout un chacun franchira inexorablement un jour. Une forme de requiem, mais qui n’en est pas un. Plutôt une réflexion philosophique, sereine, métaphysique, une méditation appuyée sur des textes d’époques et de genres différents. https://brahms.ircam.fr/works/work/14136/

La magie nait de l’écoute quasi hypnotique de cette œuvre aussi vertigineuse qu’apaisée, où tout l’art de l’école spectrale, qui joue avec la matière sonore complexe, toujours en mouvement, se déploie dans une combinaison sonore captivante.

Jamais d’effets grandiloquents ne viennent troubler cette méditation musicale, et ce, malgré une virtuosité d’écriture timbrale et rythmique magistrale. Chaque instrumentiste, y compris la soprano, joue dans un registre dénué d’emphase, de monstration virtuose.

Tous les timbres se mêlent, se fondent, se tuilent, avec une qualité de son incroyable, de sublimes pianississimi d’une pureté à la limite de l’audible, des combinaisons sonores où voix, cordes et vents nous font entendre des sonorités à proprement parler inouïes.

En ce dimanche après-midi, le Centre Nationale de Création Musicale GRAME, dans le cadre de son festival BIME (Biennale des Musiques Exploratoires) nous offre un instant de grâce suspendu. Instant porté par une musique en apesanteur, tout à la fois transcendante, incandescente, et malgré tout rassérénante face à la gravité de son sujet, ces seuils de non-retour.

Écoutes in situ et concerts de paysages improvisés

Écoutes in situ et concerts de paysages improvisés, processus

– Arpenter le terrain, l’écouter, s’y immerger, emmener des promeneurs faire des PAS – Parcours Audio Sensibles
– Enregistrer, cueillir des sons, capter les singularités, les ambiances, les imprévus
– Photographier, recueillir de la matière visuelle, écrire, faire trace encore
– Triturer les images en sons, les sons en images, via des applications souvent détournées de leurs fonctions initiales
– Donner à ré-entendre, à re-voir, les territoires arpentés, écrire de nouveaux paysages sonores en concert, en live, les improviser pour ouvrir l’imaginaire à de nouvelles utopies acoustiques
– Si possible, retourner sur le terrain pour le frotter aux constructions de ces traces paysagères éphémères et dé-concertantes

Je recherche des lieux de résidence où travailler cette démarche, des complicités, avis aux intéressé-es potentiel-les

Point d’ouïe, paysage qui cloche

Carillon Vaise

C’est un concert de carillon, église Saint Pierre aux liens de Vaise, Lyon 9e, dimanche 12 août 2018.

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Il fait bon, un public assez nombreux est venu dans le petit jardin du presbytère, endroit isolé de la circulation, juste sous le clocher où chanteront les dames d’airain, 12 au total. Beaucoup d’habitants du quartier Vaisois ne connaissent d’ailleurs pas ce petit carillon caché tout en haut de la chambre des cloches. Il faut dire que, contrairement aux régions Nordiques, aux Flandres, les carillons Lyonnais se font hélas très discrets et sonnent de plus de plus rarement. le grand carillon de l’Hôtel de ville centrale, fort de ses 65 cloches est pourtant un instrument remarquable ! Raréfaction des carillonneurs sur la région, grogne des empêcheurs de sonner en rond, un peu des deux…

Le maître carillonneur Valenciennois Gilles Lerouge* sait parfaitement tirer partie du  petit carillon de Vaise, jonglant avec brio pour garder la mélodie au plus proche de sa source en évitant habilement les notes manquantes. Son jeu est tout en nuances, de Morricone à Bach en passant par des chansons traditionnelles Françaises, sans oublier le « P’tit quinquin », hymne national populaire du Nord.

Les cloches, je le dis souvent, sont de véritables instruments de musique et qui plus est, une des plus belles et anciennes installations sonores en espace public. A ce titre, elles méritent non seulement toute notre attention,mais qu’on les défendent de ceux qui voudraient les faire taire, préférant sans doute laisser plus de place au  bruit des voitures.

Chaque fois que j’entends un carillon, ou même une cloche égrener ses notes d’airain, je tends une oreille réjouie vers ce joyeux remue-ménage aérien, qui vient joliment réveiller le paysage de ses nappes sonores bienveillantes,  n’en déplaise à certains.

 

*Gilles Lerouge est né à Valenciennes le 22 octobre 1959
Co-titulaire du carillon de Saint-Amand-les-Eaux, dans le Nord.Gilles Lerouge commence le carillon dès l’âge de 10 ans à Saint-Amand-les-Eaux. Il obtient, à Valenciennes, le Premier Prix de solfège et piano et entre à l’Ecole Française de Carillon. Il obtient le diplôme de Maître-Carillonneur en 1991. Gilles Lerouge est Directeur de l’Ecole Municipale de Musique et de l’Harmonie municipale de Saint-Amand-les-Eaux (Nord) Musicien professionnel en formation de jazz, il est le grand spécialiste du répertoire de jazz. Sources http://asso.nordnet.fr/arpac/carillon/interpretes.htm