Le sentier, la sente, le passage presque secret, intime, un brin aventureux, dépaysant, à demi-caché, sinueux, embroussaillé, celui tissant un entrelacs d’espaces où l’on a envie de se perdre, ou de jouer à se perdre…
Le sentier peut être également urbain, d’un monde bétonné et asphalté, faufilant ses trajectoires contraintes de bloc en bloc, suite d’allées, cours et placettes, longeant une jungle verticale qui ne se laisserait pas appréhender du premier regard, ni de la première écoute.
Le sentier est un fil rouge, ou vert, ou gris, trame d’un terrain parcours d’écoute incitant à pratiquer des cheminements de travers, piégés d’incertitudes rayonnantes.
Le sentier est souvent un moyen de tendre une oreille canaille en des lieux résistants, qui ne se livrent qu’aux écoutants aimant ou osant sortir du droit chemin.
Le sentier est parfois à peine visible, tout juste lisible, à deviner du bout des pieds par d’infimes traces, quand il n’est pas à inventer.
À d’autres moments, à d’autres endroits, il est parfaitement marqué, poli, comme patiné et tassé d’une multitude de foulées faisant trace.
À votre sentier les oreilles !