POINTS D’OUÏE ET CARTOGRAPHIE SONORE

POINTS D’OUÏE – DES SONS À LA CARTE

Les cartographies sonores, parfois associées à des cartographie dites sensibles, mentales, sont aujourd’hui rentrées dans des pratiques courantes.  Ellles visent à apporter une couche de définition territoriale (supplémentaire) ou un supplément d’informations, notamment géographiques, géomantiques, le tout visant à construire et à définir un, ou une série de territoires sonores singuliers.

Différentes des cartes de bruits urbains, procédures aujourd’hui imposées par des directives européennes à bon nombre d’agglomérations (http://www.bruit.fr/boite-a-outils-des-acteurs-du-bruit/cartes-de-bruit-et-ppbe/), sont actuellement dressées.

Je laisserai ici de côté ces cartes, certes utiles, mais pour moi un brin trop normatives, pour aborder celles traitant plutôt des notions de paysages sonores, dans leurs approches esthétiques, sensibles, même si une préoccupation écologique n’est pas évacuée pour autant, tant s’en faut.

Sans vouloir faire ici un inventaire de l’existant, cat il y aurait matière trop  abondante à traiter, je donnerai néanmoins quelques exemples de cartographies, avant d’aborder le sujet par un angle plus spécifiquement et personnellement« Points d’ouïe ».

Nous trouvons ainsi différents modèles de cartes, servant souvent à différentes préoccupations, de la banque de données en passant par des projets plus artistiques , esthétiques, et nombre de variantes difficiles à enfermer dans une catégorie précise.

Les technologies numériques, notamment avec les géotags, la géolocalisation, jusqu’aux SIG  (Systèmes d’information géographiques) contemporains, ont assez rapidement ouvert des champs d’exploration et de diffusion touchant, via le réseau internet,un large public, professionnel ou non.

Voici donc, pour illustrer le sujet, quelques exemples, sans soucis de hiérarchisation, ni d’analyse, et encore moins de prétendre à une quelconque exhaustivité.

Aporee, une mine de sons participative, le monde en écoute

http://aporee.org/maps/

Stanza, The Sound Cities, entre traces et esthétiques

http://www.soundcities.com/

Écouter Paris, c’est capitale, à l’oreille

http://www.ecouterparis.net/

Locustream Soundmap, des micros (websoundcam) ouverts sur le monde

http://locusonus.org/soundmap/051/

Cartographie sonore de Montréal, territoire en écoute

http://www.montrealsoundmap.com/?lang=fr

Il existe bien sûr quantité d’autres projets, formes, présentations… Je n’en donne ici qu’un bref aperçu non représentatif de ce vaste champ.

Le projet Points d’ouïe est donc très intéressé par ces développements cartographiques. Si l’action de terrain constitue la base, l’essence-même de la démarche, celle de se frotter les oreilles in situ, de vivre une expérience physique, partagée, sensible, la carte n’en offre pas moins d’intéressantes perspectives à explorer.

La trace

Il est évident que lorsqu’on travaille sur des matières intangibles, le son par exemple, ou vers des productions immatérielles et éphémères, tels le parcours, la balade, on se pose la question de la trace.

Faut-il forcément donner une matérialité à l’immatériel, le rendre plus tangible, explicable peut-être ? L’instant vécu suffit-il à faire œuvre ?

Faut-il toucher plus de personnes, y compris celles qui n’ont pas participer à la déambulation ?

Faut-il conserver une mémoire de la chose passée, achevée, pour raviver, voire entretenir des souvenirs inhérents à des instants de plaisirs, ou de déplaisir ?

Faut-il développer par la trace, le rendu, pensés comme des objets de communication, des ressources/actions, qui donneront envie de se frotter physiquement au paysage sonore ?

Ou bien cette trace, multiple, constitue t-elle, bon gré mal gré, un condensé cherchant à répondre, même partiellement,  à ces divers questionnements ?

Pour  ma part, je pencherais volontiers pour cette dernière hypothèse, nonobstant le fait qu’elle elle n’est pas en soi pleinement satisfaisante, comme toute réponse à un faisceau de questions , d’ailleurs. constamment renouvelé

L’autonomie du promeneur écoutant

La carte à elle seule, qu’elle soit format papier, guide, ou application mobile, via son portable, sa tablette, permet de proposer un parcours sans la présence d’un guide physique. On peut ainsi partir seul, ou en groupe, sur les traces de ce qui a déjà été préalablement repéré, testé, et en quelque sorte balisé, même par des marqueurs numériques embarqués. Cette autonomie selon moi, ou en tout cas dans le cas du projet Points d’ouïe, ne reflète qu’une partie de la proposition, et me semble ne pas pouvoir communiquer la synergie, ainsi que le décalage qui font que le parcours « événement » reste un temps fort difficilement proposable en autonomie, sans une certaine atrophie de l’action.

Une nouvelle couche de lecture, production singulière

Au-delà de la trace mémorielle, du guide, une cartographie peut également constituer une couche  originale d’information, mais aussi une extension, sous la forme d’une représentation esthétique, sensible, artistique, venant se superposer au geste accompli in situ. Il peut s’agir dans ce cas d’une carte offrant la possibilité d’agglomérer différentes formes de représentations, comprenant des photographies, du texte, des images, et sse posant ainsi comme une ré-interprétation du parcours, en contrepoint de la promenade « classique », plus physique. L’objet carte sera donc singulier, sans pour autant trahir ou déformer le parcours initial, avec de multiples déclinaisons envisageables, jouant sur l’hybridation, le mixmédia et l’œuvre modulable à l’envi.

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