Un groupe d’écoutants Oh combien déconcertant en espace public
Prenez un groupe de 10 à 20 personnes.
Partez de concert pour un parcours d’écoute urbain.
Arrêtez vous quelques minutes ici ou là, sur des points d’ouïe intéressants, préalablement repérés, ou bien scène d’écoute singulière à l’instant T.
Ne dites rien, ne bougez pas, ne commentez pas, écoutez, tout simplement.
Regardez comme les passants vous scrutent, intrigués, voire inquiets, face à cette bande de conspirateurs silencieux, qui se regroupent et restent là, immobiles, sans rien faire, en apparence… Puis repartent, très lentement, avant que de recommencer leur étrange rituel un peu plus loin…
On nous épie du coin de l’œil, on nous évite, on ricane, on chuchotte sur notre compte, on n’ose pas vraiment traverser cet espace urbain, cette scène d’écoute, où sévit une étrange secte se livrant à un cérémonial mystérieux, regard perdu mais oreille actives, bien qu’invisiblement actives…
Le silence qui règne au sein d’un groupe, groupe que l’on repère bien comme menant une action commune, concertée, étonne de prime abord et questionne le passant externe, le non initié.
Quelle étrange visite guidée au cours de laquelle ne s’échange pas un mot.
Ici, le silence questionne plus que le cri ou le geste collectif. C’est une posture méditative, finalement peu courante sur la place publique, une ambiance quiète et oh combien inhabituelle, voire déconcertante pour le regard extérieur, dans un espace public partagé plutôt soumis à une trépidance ambiante…