Écoute s’il pleut !

Chantier auriculaire

« Écoute s’il pleut »

Et pluie voila !

Houte-si-Plout , écoute s’il pleut, est un hameau belge de la commune de Heuré, Wallonie, de la province de Liège, avec un moulin à eau réputé.

C’est aussi un ru du département de l’Essonne, sur les communes d’Évry et de Ris-Orangis, en France
Un lieu-dit du département du Lot, sur la commune de Gourdon, en France.
Une Rivière du Canada…

Houte-si-Plout est également, chez nos voisins wallons, une expression ironique et un brin vacharde, qui signifie « va te faire voir ailleurs, je n’ai rien à faire de ce que tu dis ».

Mais prenons là ici au pied de la lettre. Écoutons la pluie qui s’égoutte et s’écoute joliment, tout en rafraichissant la terre comme nos oreilles.

A l’heure où les canicules se succèdent, plus fortes les unes que les autres, où la forêt flambe, accueillons et fêtons l’eau tombée du ciel, quand elle n’est pas diluvienne, avec joie et bonne humeur ! Et tendons l’oreille vers ses glougloutis vivifiants !

Écoutons s’il pleut !

Et pluie voila ! Eaux vives

Ces temps-ci sont souvent ponctués d’averses, parfois toniques.

On peut s’en désoler.

On peut s’en réjouir.

La campagne alentour, et même la ville en son cœur, je ne les ai pas vues si vertes depuis longtemps déjà.

Il me semble que les arbres respirent, que le vivant, oiseaux, hommes et autres échappent, pour l’instant, à des chappes estivales de chaleur étouffantes.

Je respire, même, et sans doute mieux sous la pluie.

J’apprécie de marcher sous/dans, au cœur, de la pluie, d’y plonger corps et bien et oreilles inondables. Se mouiller pour savourer la liberté d’aller là où ça (nous) chante, quitte à sacrifier du confort bien au sec.

Non, la pluie ne rend pas triste, les oiseaux chantent de plus belle, les grands saules s’ébrouent, les enfants sautent dans les flaques, et j’ose en faire de même, et avec grand plaisir.

Le paysage sonore ruisselle de sons toniques.

Walking in the rain, singing in the rain, listening in the rain.

Pendant que j’écris ces mots, une averse est arrivée, orageuse et drue. Je vais courir à sa rencontre.

En écoute – Il y a quelques années, une marche nocturne dans mon quartier sous la pluie.

Point d’ouïe automnal

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Aujourd’hui, en écoutant/ressentant la ville, j’ai perçu une franche bascule automnale.

Le gris profond du ciel est balayé d’un vent capricieux, complice gémissant. Les feuilles se rouillent en grattant et raclant le sol, s’accumulent dans des tapis ramassés en camaïeux ocrés.

Les gouttes de pluie toquent et ploquent sur ces obstacles végétaux, comme des poignées de sable jetées dans une eau étale, micro miroirs urbains.

La nuit tombante se complait de ces ambiances en demi-teintes, voire les débauchent de pénombres chuchotantes.

Les passants se faufilent entre les rafales primesautières et au besoin s’abritent silencieux sous un porche, tout en ombres fugaces.

Les lumières s’étalent en flaques sur un l’asphalte indolent, entourant les feuilles encore frémissantes.

Des sons et lumières restent à l’échelle de l’intime, sans débordements indécents, l’oreille en témoignera.

Il faut aller, il faut sortir, il faut vivre la cité, dans un brèche d’espaces enfermés, ou refermés, mi-clos mi-ouverts.Il faut déguster à l’envi ces ambiances qui ne s’offrent pourtant pas franco.

Il faut aller gratter, fissurer la croute, celle qui nous mène au sensible, vent debout sons debout.