En écoute !


Se mettre à l’écoute, ou en écoute, c’est plonger dans le monde des sons, habiter un corps sensible comme une peau vibrante, une caisse de résonance à nos environnements. C’est accueillir une foule de ressentis, de joies, de peurs, d’incertitudes, d’aménités, de situations fluentes…
C’est aussi considérer l’écoute comme un objet d’observation, avec ses mécanismes, ses visées, ses postures et impostures, ses adaptations, improvisations… Mettre l’écoute en écoute…
Entre l’oreille immergée et l’oreille distanciée, l’écoute dedans/dehors ajuste ses champs auriculaires.

Approches et problématiques en mouvement(s)

L’écoute, la marche, des arpentages-expériences en interactions
Le corps, l’oreille, l’espace public, des gestes collectifs (ré)activés
L’esthétique, le territoire, des sociabilités en marche
Vue, oreille, corps, appréhender les espaces multisensoriels
L’aménageur, l’artiste, le chercheur, l’habitant, des approches « arctivistes »
Transition, environnement, bouleversements, repenser les arts et la culture dans l’urgence climatique
Eau courante, eau dormante et autres éléments, émergences et perceptions sensibles
Les arts en espaces publics, perturbations et histoires bousculées
Marche, promenade, déambulation, arpentage, errance
Paysages, jardins, trames, réserves, zones calmes et ilots de fraicheur
Architecture, urbanisme, géographie et arts écouteurs situés
Espaces, temps, espaces-temps
Réseaux multi, trans, pluri et indisciplinés, par monts et par rues
Matérialités et immatérialités, l’oreille nous joue détours
Lenteur, silence(s) et autres jeux de sobriété
Arts, sciences, actions, recherches et plus si affinité
Dedans, dehors, entre-deux et passages, murs et porosités
Hi-fi, low-fi, technologies et intelligence collective
Transects, pas de côté, chemins de travers et autres improbables dérivations
Plein-champs et hors-champs, immersions fluctuantes
Pérennité et éphémérité, durabilité et fugacité
Écoute, dialogue de sourds, non-écoute
Plaisirs et déplaisirs, aménité et nuisances
Géographie, géophonie, géosonie
Fluances, fluences, affluences et confluences
Intime, extime, écoute en allers-retours
Naturel, artifice, artificiel, artefact
Singularités, universalités, distances, proximités…

Appel à œuvres field recording



La Trinité et le GRAME – Centre national de création musicale Lyon, lancent un appel à œuvres de field recording pour le festival Chapelle Sauvage (La Trinité) et les festival Zone Xp (GRAME). Cinq pièces seront diffusées le samedi 23 mai 2026 à la chapelle de la Trinité dans le cadre d’une session d’écoute intitulée « É𝘤𝘰𝘭𝘰𝘨𝘪𝘦 𝘴𝘰𝘯𝘰𝘳𝘦 𝘦𝘯 𝘤𝘪𝘳𝘤𝘶𝘪𝘵 𝘤𝘰𝘶𝘳𝘵 », dont voici la description


Développée avec l’ethnomusicologie et la technologie militaire, la pratique du field recording a longtemps été associée à l’exploration sonore du lointain. Elle a permis de mettre à la portée des oreilles occidentales des paysages sonores merveilleux tels que la beauté des profondeurs océanes, des forêts tropicales ou des expressions musicales issues d’autres cultures, au risque de présenter une écoute du monde fantasmée et intimement liée à un imaginaire colonial. Elle a aussi donné naissance à une nouvelle discipline art-science, l’écologie sonore, qui questionne notre environnement à des échelles beaucoup plus proches – une ville, un quartier, un petit cours d’eau – pour mieux en documenter l’évolution et renouveler les relations que nous tissons avec les lieux et celles et ceux qui les habitent.

Intitulée « écologie sonore en circuit court » cette session d’écoute est un rendez-vous pour s’initier à l’un des courants les plus riches de la création musicale contemporaine et valoriser les initiatives locales qui nous font partir à la (re)découverte de nos mondes sonores du quotidien. Elle sera introduite par Gilles Malatray, promeneur écoutant, et Adèle de Baudouin, chercheur·euse-compositeur·ice et permettra de découvrir cinq pièces de field recording local, sélectionnées via un appel à œuvres coordonné par Grame et La Trinité à l’échelle de la Métropole de Lyon.


Thématique : field recording local
Durée : 5 minutes maximum
Profil : compositeur·rices professionnel ou artistes amateur·rices, sans âge minimum.
Critères de sélection :
– être disponible pour la diffusion et la présentation de son œuvre le jour J
– l’œuvre doit relever d’une pratique locale, à l’échelle de la Métropole de Lyon
– ne présenter qu’une œuvre par personne/collectif
– aucun critère « esthétique » : la pièce peut relever du field recording pur ou de la composition, relever d’une démarche documentaire ou artistique.

Appel à projet et formulaire de candidature accessibles sur
https://lnkd.in/eJ-qFWtj
. Pour plus d’info, écrivez-nous sur Messenger ou par mail à contact@trinitelyon.com & mediation@grame.fr
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— avec GRAME – Centre national de création musicale

Territoires et paysages sonores, écoutes actives et pédagogies



Parce que si la nuisance sonore est un fait, une réalité, une source de problème sanitaires, une gêne stressante, nos environnements ne se réduisent heureusement pas à ces constats négatifs et dépréciatifs.


Durant de nombreuses années, en collaboration avec des établissements d’enseignement, de la maternelle à l’enseignement supérieur, Desartsonnants a mené, et le fait encore, un travail autour de l’écoute (active) et des pédagogies liées aux notions de paysages sonores, dans le but d’ouvrir les oreilles, sans (trop) subir les pollutions sonores ambiantes, ou en se demandant comment y remédier, s’en protéger.
De nombreux workshops avec des écoles supérieures de design, d’architecture, ont été menés (écouter et qualifier les ambiances acoustiques, contrôler, maitriser les productions sonores, travailler les sonals et identités acoustiques, le design d’ambiance, le son et le multimédia…).
D’autres, avec des écoles de géographie, d’arts, de gestion de projets culturels et artistiques, conservatoires de musique, centres d’art, ont tenté de répondre à des problématiques et demandes spécifiques.


Des collaborations avec des PNR, CAUE, Collectivités locales et territoriales, réseaux éducation santé, agences d’urbanisme, ont fait se rencontrer et croiser différents territoires de recherche et pratiques. Rencontres, groupes de travail, conférences, ateliers, colloques, ont contribué à développer des réseaux actifs, interdisciplinaires et au fait de concevoir des outils de sensibilisation et d’apprentissage, susceptibles de répondre à de nombreux cas de figure (et d’oreille).
Aujourd’hui, la réduction galopante des budgets permettant aux structures publiques de travailler avec des personnes extérieures , rend hélas ces interventions et collaborations de plus en plus difficiles, même si des projets d’Urbanisme Culturel tendent à ouvrir de nouvelles portes et champs d’expérimentation situés.


Impliquer les oreilles, apprendre à lire des paysages sonores en mouvement, en transition, mettre en place des pédagogies ad hoc, laisser la place à des écoutes qualitatives, prendre en compte les aménités audio-paysagères, sans rester dans l’unique champ du bruyant, ni l’ignorer non plus, restent des chantiers importants. Chantiers à mener pour lutter contre l’affadissement cacophonique du monde, maintenir des relations humaines renforcées au gré des sons, considérer le paysage sonore comme un commun à défendre, protéger, voire soigner et construire collectivement.
L’écoute partagée restant la clé de voûte préalable à toute action de terrain.