
Une trottinette claquante et cliquetante
Des cris et des voix d’ados
Une voiture qui racle son pare-chocs sur la chaussée, au sortir d’un ralentisseur
Une voiture au loin, avec une radio très forte, aux basses affirmées
Un rare oiseau estival, filant comme l’éclair
Un train, sur la colline, au loin
Le raclement glissé d’une feuille roussie par l’été, sur le sol bétonné
De nouveaux rires en toile de fond
Un frein de voiture, bref et strident
Une petite moto pétaradante, sous la halle du marché couvert
Un instant de quasi silence
Le son discret de mon stylo parcourant la feuille blanche
La moto qui revient virer tout près
Une voiture discothèque aux basses vrombissantes
Une trottinette électrique, ronronnante, qui fait claquer une plaque d’égout toute proche
Un bus local, discret
Une voiture qui se gare calmement dans le parking voisin
Des portières qui claquent, mais sans excès
Une mouche virevoltante, mais l’ai-je bien entendue ?
Une voiture qui prend son élan pour entamer la rude pente de la rue voisine
Un nouvel instant de quasi silence
Une tourterelle au chant bien réverbéré
Une autre, à l’opposé, plus lointaine, plus mate
Un ballon rebondissant qui claque sous la halle
Les mêmes voix adolescentes et vigoureuses
La petite moto qui redémarre et s’éloigne
Un nouveau pare-chocs raclant le sol
Un petit avion au loin
Un van vintage, à l’échappement pétaradant
À nouveau, quelques passereaux fugaces
Un mini flux de voitures qui rentrent du plan d’eau voisin, par cette belle journée ensoleillée et finissante
Des pas à claquettes qui rythment le trottoir d’en face
Un groupe de promeneurs et de promeneuses, parlant de l’acupuncture
La petite moto qui s’en va
Un énième raclement de pare-chocs
Des portes qui se ferment, plutôt feutrées
Un nouvel instant très silencieux
Un avion qui sillonne le ciel de sa trace sonore et visuelle
Un volet métallique qui se ferme en ferraillant, tout proche, puis un autre
Un klaxon, saluant ou rageur.
Et plein d’autres sons qui continueront d’animer l’espace à l’heure où je clos ce point d’ouïe
Amplepuis, Entrée du parc de l’Industrie – Le 24 août 2025, 18.30/20.00
Expérience inspirée de la « Tentative d’épuisement d’un lieu parisien » de Georges Perec
