
Le vent dans les arbres, un soir d’hiver glacial
Nos pas déambulant sur des trottoirs sans fin
Les conversations brouillées dans des bars animés et anonymes
Des mouettes qui ne cessent de rire dans une ville dépaysante
Des bribes de conversations morcelées, qui tricotent un patchwork incompréhensible
Les résonances d’églises, aux ambiances sombres feutrées
Le ronronnement d’une ventilation, cliquetante et tenace
Des verres qui s’entrechoquent en fêtes fugitives
La voix d’un ami disparu, qui malgré tout nous rattache au monde
La cloche qui tinte dans un salut nocturne et mélancolique
La pluie subite qui nous fouette et nous glace le corps
Un cimetière où les sons de la ville pénètrent respectueusement
La rivière impétueuse, gonflée des pluies d’automne
Un musicien de rue qui fait d’une placette un lieu intime de concert éphémère
Les premiers oiseaux frileux qui hésitent à sortir de l’hiver
Le grondement des travaux qui défont et refont sans cesse la ville
Le presque silence d’une nuit campagnarde
La fontaine qui crache à flots continus son humidité tonique
Un tramway ferraillant à la cloche menaçante
Une fanfare de rue qui soudain vient tout enjouer
Les rideaux de fer de commerces qui s’ouvrent sur une nouvelle journée
La musique ténue, qui s’échappe d’une fenêtre ouverte
La bouilloire sifflante du matin, un brin agaçante
L’orage qui gronde au loin comme de sourds présages
Les rires d’enfants déboulant de l’école
Une forêt nocturne envoûtante et inquiétante
La radio qui rythme nos nuits d’un flux obscur et nébuleux
La nuit qui tombe et ses chouettes hululantes
La rumeur de la ville, étendue à nos pieds
Les échos d’un train dont le klaxon secoue les collines
La solitude comme un doux chant mélancolique
La vie qui passe, bon an mal an, à portée d’oreille
Les sons qui nous font entendre que l’on reste, envers est contre tout, bien vivant.
