Construire par l’écoute

L’écoute ne construit pas que des paysages sonores immatériels, si ce n’est dans leur propagation vibratoire, plus ou moins abstraits et hors-sol.
Elle écrit corporellement, physiquement, des tracés, des cheminements audibles, des situations haptiques, collectives, des terrains de jeu auriculaire à lire, relire, jouer, rejouer, expérimenter, improviser, via des formes de partitions d’écoute…
Elle trace des cartes sensibles, mentales, y place des points d’écoute, des ambiances, des données acoustiques, cartographie des guides de points d’ouïe remarquables, tisse un réseau sonique dans différents territoires, petits ou grands.
Elle offre des matières sonores à écouter, enregistrer, travailler, composer, installer, diffuser…
Elle pose la problématique de l’aménagement du territoire en prenant en compte le sonore de façon plus large que les seules situations de nuisance et de pollution.
Elle s’inscrit dans des propositions de mobilités douces et de formes de ralentissements, d’espaces apaisés, de zones calmes, de trames blanches.
Elle est source de réflexions, d’études, de recherche, de textes philosophiques, techniques, poétiques, scientifiques, artistiques, hybrides…
Elle favorise les espaces de rencontres, de partage, de concertation, de pédagogie in situ.
Elle développe des technologies embarquées, des dispositifs mobiles, des scénographies contextuelles, des récits en marche, des médiations spécifiques via la toile et ses multiples réseaux.
Elle participe à des croisements transdisciplinaires, voire indisciplinaires, relationnels, ouverts et décloisonnants.
Elle pose la question de la santé, du bien-être, du soutenable, et des actions à mettre en place pour de meilleures sociabilités auriculaires, mais pas seulement.
Elle invite artistes, aménageurs, enseignants et chercheurs, élus et techniciens, habitants et visiteurs, à se retrouver pour et par le plaisir de l’écoute.

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